La violence s’est accrue depuis le début du ramadan, mi-avril, notamment à Jérusalem. Mais les tensions montent depuis plusieurs années en raison de différents facteurs. La création d’un État palestinien est toujours au point mort. En parallèle, le gouvernement israélien poursuit sa politique de colonisation des territoires palestiniens, soutenue jusqu’à peu par l’ancien président américain Donald Trump. Les troubles actuels sont alimentés en grande partie par une tentative de longue date des colons juifs de s’emparer des maisons des familles palestiniennes à Jérusalem-Est annexée par Israël. En 2021, l’étincelle qui a tout embrasé est l’expulsion prévue de plusieurs familles palestiniennes de leurs maisons situées à Cheikh Jarrah, un quartier de Jérusalem-Est.
A tout cela s’ajoute la crise sanitaire et économique, le blocus de Gaza depuis 2007 et les restrictions de déplacement toujours de vigueur des Palestiniens qui se sentent abandonnés. À ce conflit territorial, se superposent, de plus, les ambitions politiques de chaque camp. « Le Hamas a détourné le problème pour revenir en force sur la scène politique palestinienne, complètement vidée aujourd’hui », observe pour Europe 1 Jean-Paul Chagnollaud, président de l‘Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO). « De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qui était très marginalisé, retrouve un rôle important, un peu central, ce qui rebat les cartes au sein du champ politique israélien. Finalement, le Hamas et Netanyahou se servent l’un l’autre dans une tragédie dont beaucoup vont souffrir », estime Jean-Paul Chagnollaud.
Actuellement, le niveau de violence est inédit. Des milliers de roquettes ont été envoyées sur Israël par le Hamas, auxquelles l’armée israélienne a répondu par des bombardements incessants sur l’enclave de Gaza. Le front n’est pas seulement à Gaza, il est aussi dans plusieurs villes dites « mixtes » en Israël comme Lod, Ramla, Jaffa et Saint-Jean-d’Acre. La dernière confrontation entre Israël et le Hamas remonte à l’été 2014. Il n’y a plus aucune négociation directe de paix entre Israéliens et Palestiniens depuis 2013.