L’annonce a été réalisée à la télévision. Mercredi 26 juillet, des militaires putschistes ont déclaré avoir renversé le président du Niger, Mohamed Bazoum. Élu démocratiquement en 2021, le président est désormais séquestré dans sa résidence par des membres de la garde présidentielle. Dès vendredi, le général Abdourahamane Tiani, jusque-là chef de la garde présidentielle du Niger depuis 2011, s’est auto-proclamé nouvel homme fort du pays. Puis, ses pairs lui ont confié le pouvoir, résume France Bleu. Sitôt aux commandes de l’État, Abdourahamane Tiani a justifié le putsch par “la dégradation de la situation sécuritaire” dans un Niger en proie à des violences jihadistes.

Décrit par ses proches comme étant “homme à poigne”, Abdourahamane Tiani est âgé de 59 ans et était auparavant discret sur la scène publique, indique BFMTV. “On ne le connaît pas beaucoup en dehors des milieux militaires, il n’a pas de présence publique affichée. C’est un homme de l’ombre, puissant, mais pas une figure très consensuelle”, commente chercheur pour International crisis group. Selon des proches de Mohamed Bazoum contactés, les relations entre le général et le chef de l’État n’étaient plus au beau fixe depuis plusieurs mois. Le président de la République avait même évoqué son souhait de lui trouver un remplaçant.

Manifestations hostiles à Paris

Dimanche, des manifestations hostiles à Paris ont eu lieu au Niger, où stationnent encore quelque 1 500 soldats français. Des participants ont arraché la plaque affichant “Ambassade de France au Niger”, avant de la piétiner sur le goudron et de la remplacer par des drapeaux russes et nigérien. “Vive Poutine”, “vive la Russie”, “à bas la France”, ont scandé des manifestants, détaille France Bleu. Selon le Quai d’Orsay, entre 500 et 600 ressortissants français sont actuellement au Niger.

Si Emmanuel Macron a mis en garde quiconque viendrait à s’en prendre à la France ou à ses intérêts, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), elle, a ordonné un blocus économique. Par ailleurs, elle n’exclut pas un “recours à la force” selon la tournure que prendront les événements, ajoute Le Parisien.

Attaques jihadistes

Après le Mali et le Burkina Faso, le Niger, jusqu’à présent allié des pays occidentaux, est le troisième pays du Sahel en proie aux attaques de groupes liés à l’État islamique et à Al-Qaïda à subir un coup d’État en trois ans. Confrontés à l’avancée des jihadistes, les juntes ont pris le pouvoir estimant les démocraties inefficaces et corrompues. Un avis partagé par une partie des populations du Sahel, souligne France Bleu. Le Niger est le dernier pays africain avec lequel la France entretient encore un partenariat “de combat”, afin de faire reculer les jihadistes.

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