Rarement mentionnée dans la presse internationale en dehors des rubriques touristiques, la Thaïlande traverse ces temps-ci une crise politique dont l’issue reste incertaine. Des élections législatives ont eu lieu le 24 mars, les premières depuis le coup d’État militaire qui, en 2014, avait fait tomber le Premier ministre Thaksin. L’armée les a admises pour tenir compte de l’aspiration d’une bonne partie des 69 millions de Thaïlandais à une vie publique démocratique et à des progrès sociaux, dans un pays qui est l’un des plus inégalitaires au monde : 1 % des possédants contrôlent 67 % de la richesse nationale. Aussi bien tous les partis en lice préconisaient-ils une hausse du salaire minimum, des réductions fiscales pour les petites entreprises, et une diminution du budget de l’armée. Ce dernier point étant bien entendu rejeté par le parti des militaires, le Palang Pracharat (L’État du peuple).
Or c’est celui-ci qui est parvenu en tête, avec le plus grand nombre de […]