À l’heure où j’écris cet éditorial, les urnes n’ont pas rendu leur verdict aux États-Unis. Au regard de la politique, le résultat des élections aura des conséquences importantes pour le pays et pour le monde : les relations internationales ne seront pas les mêmes si le président de la plus grande puissance du monde est Donald Trump ou Kamala Harris. Si on change de lunettes et qu’on ne s’interroge plus sur les conséquences d’une élection, mais sur ce qu’elles disent de l’évolution du monde, on est devant un changement de société. Que Trump l’emporte ou pas ne change rien au fait que près d’un Américain sur deux aura voté pour un homme qui ne cesse de remettre en question les grands principes de la vie démocratique, notamment sur trois points.

La morale personnelle n’est plus une valeur. Quand j’ai commencé à collaborer à Réforme il y a une trentaine d’années, le président des États-Unis était Bill Clinton, à qui on reprochait ses incartades sexuelles. Sous l’influence de la Majorité morale, les tenants de la droite républicaine disaient qu’on ne pouvait faire confiance à un homme qui trompait sa femme car il finirait par tromper son […]