Entretien avec la politologue Laurence Nardon et l’historienne Maya Kandel sur les grands sujets qui ont fait la première année du mandat de Donald Trump : sa façon de gouverner, l’état de la société américaine, sa politique économique, la question de l’immigration, sa politique étrangère…

Comment caractériser la façon de gouverner de Donald Trump ?

Laurence Nardon : C’est clairement l’éléphant dans la pièce ! La manière qu’a Donald Trump de gouverner ne peut laisser indifférent ; elle réjouit ses partisans et révulse ses opposants. Dans son exercice du pouvoir, le président américain oscille en permanence entre trois pôles. Le populisme, d’abord, que ce soit sur les questions identitaires ou économiques, ou à travers son hostilité frontale envers les médias.

Ce populisme est tempéré par l’influence qu’exercent ses conseillers issus du parti républicain. Ceux-ci parviennent parfois à l’entraîner sur des positions plus orthodoxes – on l’a notamment vu sur l’Afghanistan, ou lors de l’adoption de la réforme fiscale en décembre dernier.

Le troisième pôle, celui qui retient le plus l’attention, a trait à sa personnalité, sa psychologie. La vingtaine de psychiatres qui se sont penchés sur son cas – sans l’avoir toutefois examiné en personne – estiment que Donald Trump souffre d’un trouble narcissique de la personnalité. C’est quelqu’un qui ne supporte ni la contradiction ni la frustration : il est dans […]