Il faut être fou pour vouloir vivre au Caire, sincèrement. Si j’avais vraiment su à quoi m’attendre, je n’aurais probablement jamais choisi de vivre ici, parmi tout ce bruit, cette circulation qui ne cesse jamais, cette pollution ambiante, cette poussière…
Voici les pensées qui tournaient en boucle dans ma tête lors de mon installation et des semaines qui ont suivi. Jusqu’à ce que je prenne conscience début octobre, soit un mois après mon arrivée, que c’est une chance inouïe pour moi d’être ici pour un an, dans un environnement si différent de tout ce que j’ai toujours connu.
Moi qui n’ai jamais vécu dans une capitale et qui affectionne tant la nature et le calme des espaces verts. Qui eût cru que je puisse m’acclimater à une mégalopole trois fois plus peuplée que Paris ? J’aurais été la dernière à croire que ce soit possible. Et pourtant, voilà où j’en suis aujourd’hui : non seulement habituée désormais à ce nouveau train de vie, mais surtout heureuse d’être de la partie, heureuse d’être ici, heureuse d’être une petite fourmi parmi toutes les fourmis qui font de cette ville un lieu si vivant et si vibrant.
Vivant et vibrant, c’est également ainsi qu’on pourrait qualifier le foyer Fowler dans lequel je suis volontaire. Accueillant plus de 60 jeunes filles le temps de leur année scolaire, ce foyer est débordant de vie, d’amour et d’humanité. Mes débuts à Fowler sont à l’image de mes premiers jours au Caire : très désorientée et déboussolée au départ. J’ai petit à petit réussi à trouver […]