La communauté juive célèbre Pessah depuis lundi 22 avril et jusqu’au mardi 30 avril. Mais pour beaucoup de ses membres, l’ambiance n’est pas à la fête puisque 133 otages sont encore détenus par le Hamas. Aussi, de nombreux Israéliens ont décidé de marquer la Pâque juive, plutôt que de la célébrer, explique Courrier international. Et ce, d’autant plus que les chances que les otages soient rendus à leur famille rapidement sont minimes. Les négociations avec le mouvement palestinien sont, en effet, dans l’impasse.

Si Pessah est l’une des fêtes les plus importantes du calendrier juif, “cette année, au milieu de la guerre la plus sanglante de notre génération, nous devons également nous mettre dans la peau des otages”, explique Sharone Lifschitz. Si sa mère a été libérée le 24 octobre dernier, son père, Oded, fait partie des 133 personnes vivantes ou mortes toujours aux mains du Hamas. “Cette réalité rend l’idée de s’asseoir à la table du séder [repas rituel marquant le début de Pessah, au cours duquel on célèbre le retour à la liberté des enfants d’Israël après des années d’esclavage en Égypte] presque impossible à supporter”, ajoute-t-elle. Un avis partagé par bon nombre de juifs de par le monde.

“Regarder […] tout ce qui se passe à Gaza”

La coutume veut que, lors du repas du séder, une chaise reste vide pour le prophète Élie. Cette année, la plus importante organisation représentant les familles des otages a appelé les Israéliens à installer sur ce siège vacant une photo d’un otage ou à y accrocher un ruban jaune. La Pâque juive est aussi l’occasion de dénoncer un “abandon” par le gouvernement de Benyamin Netanyahou des otages. Mais de manière plus large, la guerre en cours depuis le 7 octobre 2023 est dans tous les esprits.

“Un impératif moral […] nous oblige à ne pas ignorer le massacre qui a eu lieu le 7 octobre”, souligne Avi Dabush, directeur de l’association Rabbins pour les droits de l’homme, militant pour la paix et survivant du 7 octobre. Un impératif qui, selon lui, “oblige également à regarder […] tout ce qui se passe à Gaza”.