En Espagne, des incendies ravagent l’ouest du pays depuis une dizaine de jours. « Il nous reste des heures difficiles », a prévenu le Premier ministre Pedro Sanchez, mardi 19 août. Il a dit vouloir mettre en place un « pacte d’État face à l’urgence climatique ». « Chaque année, les effets de cette urgence climatique s’accélèrent », a-t-il argumenté. L’Espagne a connu une vague de chaleur de seize jours, entre le 3 et le 18 août, avec des températures de 40°C à travers le pays. Le changement climatique a des conséquences sur les feux de forêt. Des températures plus élevées favorisent l’évapotranspiration des plantes. En s’asséchant, la végétation devient plus sensible au développement des incendies, explique Météo France sur son site. De même, la pluviométrie baisse dans des régions qui sont déjà propices aux incendies. Enfin, des hivers plus chauds favorisent les attaques de parasites, qui sont normalement affaiblis par les gelées. Les forêts dépérissent et ces végétaux sont vulnérables en cas d’incendies.
Depuis le début des relevés en 2006, l’Espagne a connu sa pire année en termes de surfaces dévastées par les flammes, a rapporté Le Monde. Elle a battu le record précédemment établi en 2022, avec 306 000 hectares calcinés. Mardi 19 août au matin, environ 373 000 hectares ont brûlé en Espagne depuis le début de l’année 2025. Selon les données du satellite européen Copernicus, 30 000 hectares supplémentaires ont été brûlés entre lundi et mardi. Des milliers de personnes ont été évacuées, des dizaines de routes sont coupées et le trafic ferroviaire entre Madrid et la Galice est interrompu.
Plus de 1100 décès attribuables à la chaleur en Espagne
En plus de ces incendies dévastateurs, plus de 1100 décès peuvent être attribués à la vague de chaleur qui a touché l’Espagne entre le 3 et le 18 août. Selon les estimations de l’Institut de recherche en santé publique Carlos III, 1149 décès peuvent être attribuables à cette vague de chaleur. Pour calculer cette estimation, un système collecte sur une base quotidienne le nombre de décès en Espagne et calcule l’écart de la mortalité par rapport à la mortalité prévisible sur la base des séries historiques enregistrées, a expliqué franceinfo. Au mois de juillet, 1060 morts avaient été attribués à la canicule, soit une hausse de plus de 50% par rapport à juillet 2024.
Durant cette vague de chaleur, des températures pouvant atteindre 45°C ont été relevées dans le sud de l’Espagne. Avec son pacte national face à l’urgence climatique, annoncé dimanche 17 août, le Premier ministre espagnol veut « atténuer les effets du changement climatique et s’y adapter ». Il souhaite présenter les bases de ce pacte au mois de septembre, a indiqué Le Monde. « Nous devons également mener une réflexion de fond, une stratégie qui anticipe une meilleure réponse », a appuyé Pedro Sanchez. Le pacte a pour but de fournir une réponse aux agents publics et aux fonctionnaires lors d’un incendie, mais aussi en amont, pour qu’ils puissent répondre de manière efficace. En Espagne, la gestion des incendies revient en premier lieu aux régions, mais l’État central peut intervenir lorsque la situation s’aggrave.