La vice-présidente américaine Kamala Harris a déclaré dimanche 21 juillet compter « remporter l’investiture » démocrate pour la présidentielle de novembre en vue de « battre Donald Trump », après l’annonce du retrait de Joe Biden. « Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour unifier le Parti démocrate et unir notre nation pour battre Donald Trump », a-t-elle déclaré dans un communiqué, saluant « l’acte désintéressé et patriotique » de Joe Biden. La vice-présidente, âgée de 59 ans, raconte souvent avoir manifesté enfant pour les droits civiques, en compagnie de son père jamaïcain, professeur d’économie, et de sa mère indienne, chercheuse spécialiste du cancer du sein. Kamala Harris a reçu une double éducation religieuse, à la fois baptiste et hindou. Elle est aujourd’hui paroissienne de la Third Baptist Church de San Francisco, en Californie.

La « petite fille » du bus

C’est aussi dans son enfance qu’elle a puisé le souvenir qui l’a révélée pendant un débat de la primaire démocrate en 2019. La native d’Oakland, en Californie, avait durement attaqué un certain Joe Biden sur son opposition passée à une politique de déségrégation raciale qui consistait à transporter en bus certains enfants vers des écoles éloignées, et dont elle avait bénéficié. « La petite fille (dans le bus), c’était moi », avait-elle lancé. Cette sortie remarquée n’avait pas sauvé une campagne ratée, interrompue avant même le premier scrutin des primaires. Joe Biden l’a ensuite invitée sur son « ticket », l’exposant ainsi aux attaques de son adversaire républicain Donald Trump.

En 2020, l’ancien président a qualifié la démocrate de « monstre » et de « femme colérique », des termes renvoyant à des stéréotypes racistes sur les femmes noires. Après un débat calamiteux de Joe Biden face à Donald Trump le 27 juin 2024, le milliardaire de 78 ans, anticipant un retrait du président américain, a relancé ses attaques. Toujours en quête de surnoms moqueurs pour ses opposants, il a commencé à l’appeler « Kamala l’hilare » (« Laffin’ Kamala »), en référence à son rire tonitruant, tandis que son équipe de campagne a entrepris de la décrire comme une gauchiste invétérée. Diplômée de l’université Howard, fondée à Washington pour accueillir les étudiants afro-américains en pleine ségrégation, Kamala Harris est fière de son parcours emblématique du rêve américain.

« Comment osent-ils ? »

Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle a été élue, deux fois, procureure générale de […]