Les Églises évangéliques américaines représentent un des soutiens forts du président Trump, ce qui, vu de France, pose question. À l’occasion des élections du « midterm », des sondages « sortie des urnes » ont été effectués. Ils montrent que, avant de parler de religion, on peut analyser le soutien à Trump (directement corrélé au vote républicain) au moyen de ressorts sociologiques assez classiques.
Donnons quelques exemples. D’abord il s’agit d’un vote blanc, masculin et âgé. 59 % des femmes, 76 % des Noirs, Latinos et Asiatiques et 61 % des moins de 45 ans ont voté démocrate. On discerne donc, dans le vote Trump, une nostalgie patriarcale que l’on connaît bien dans les mouvements populistes européens. La richesse pousse à voter Trump, mais le niveau de diplôme pousse à voter démocrate. Ceux qui se considèrent comme des « self-made men » apprécient ce personnage brutal et direct. À l’inverse, les couches intellectuelles peu fortunées se détournent de lui. Sur les cartes électorales, on voit s’opposer les deux côtes Atlantique et Pacifique, ouvertes au monde et horripilées par Trump, et l’Amérique profonde, terre d’élection des Églises conservatrices, qui s’y reconnaît. Là aussi, cela rappelle l’ancrage des partis populistes européens dans les zones périurbaines ou rurales. Pour cerner les préoccupations des électeurs, CNN a posé des questions plus générales.
Les résultats sont clivants : les électeurs républicains considèrent que […]