La passation de pouvoir entre Joe Biden et Donald Trump a lieu aujourd’hui. L’événement recèle quelque chose d’inouï, qui passe cependant comme une lettre à la poste, drapé dans un protocole sans failles. Le sortant et l’entrant enfin réunis par un rite ! Au cœur de cet évènement unique, Donald Trump est là… pour le meilleur et pour le pire. Incarnant secrètement, inexorablement, la vieille maxime impériale : vini vidi vici !

Revenons en janvier 2021. Le vote de certification de l’élection de Joe Biden est interrompu au Congrès par les partisans trumpistes. Une tentative de putsch violente devant le monde entier, médusé. S’éclipsant par l’arrière-cour de la Maison Blanche, le chef des séditieux s’envole en Floride. Il n’y eut pas de « passation », puisqu’inflexible, l’homme tenait à rester maître de son destin, intraitable devant ce qui était pourtant un acte de portée nationale ! C’était pour le pire.

Pour le meilleur, c’était au moment des résultats de l’élection présidentielle. Conforté par une victoire indiscutable, Donald Trump va retrouver le château présidentiel pour en recevoir les clés et celles du pays. Par son vainqueur de 2021. Les cœurs purs diraient : quelle belle manifestation de démocratie !

La chose pourtant est si énorme qu’elle paraît presque monstrueuse, vue autrement. La posture vini vidi vici de Donald Trump choque profondément car, en vérité, elle n’est que la glorification d’une toute-puissance déchaînée ! Lors d’un rassemblement des trumpistes acclamant leur champion, Elon Musk est entré en scène, bondissant. L’extase très « free at last… » d’un homme qui a bien compris comment servir ses intérêts ! Pour les soutiens de Donald Trump, son triomphe est la confirmation qu’il n’a pas été épargné par Dieu pour rien ! Où va le monde ?

Philippe Kabongo-Mbaya, pasteur, Mouvement du christianisme social, pour « L’œil de Réforme »

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