Aux États-Unis, les “sans religion”, appelés “nones”, sont de plus en plus nombreux. Le Pew Research Center, un centre de recherche américain, leur a consacré une étude, afin de mieux les connaître. Publiée le 24 janvier, elle estime leur part à 28 % de la population, relate La Croix. Son but : définir leur rapport à la religion, leur vision de la science, mais aussi comprendre pourquoi ils sont de plus en plus nombreux. Pour y parvenir, quelque 3 000 personnes ont été interrogées. Parmi elles, 63 % se définissent comme “rien de particulier”. En revanche, elles sont 20 % à se dire agnostiques et 17 % athées.

Plutôt jeunes, 69 % des “sans religion” ont moins de 50 ans. Et 51 % d’entre eux sont des hommes. Dans 60 % des cas, les “nones” expliquent leur situation par la remise en question de nombreux enseignements religieux. 47 % d’entre eux affirment même qu’une raison extrêmement ou très importante fait qu’ils n’ont pas de religion et qu’ils n’apprécient pas les organisations religieuses. Sans détour, ils sont 30 % à parler de mauvaises expériences avec des personnes se disant religieuses.

Élevés dans des familles croyantes

Pourtant, la plupart des “sans religion” américains ont grandi dans des familles croyantes, généralement chrétiennes. En revanche, 49 % des sondés disent que la spiritualité est importante dans leur vie. S’ils ne sont que 13 % à croire en Dieu “tel que décrit dans la Bible”, 56 % d’entre eux croient en l’existence d’une autre puissance supérieure.

Pour eux, les animaux ont un esprit. Et il en va de même pour les plantes, les rivières ou les montagnes. Leur spiritualité se manifeste souvent à travers la méditation, la pratique du yoga ou, tout simplement, le temps dans la nature. Tout cela leur permet de se connecter à eux-mêmes ou avec quelque chose de plus grand. Enfin, la plupart des “nones” pensent que l’absence de religion n’empêche pas d’avoir de bonnes valeurs, d’être moral et de faire le bien.

Une vision plus positive de la science

Si certains “sans religion” affichent une vision très négative de la religion, 43 % pensent que la religion fait plus de mal que de bien dans la société. Ils ne sont que 14 % à affirmer l’inverse.

L’étude du Pew Research Center permet de tirer d’autres enseignements. Elle met en lumière le fait que la désaffiliation religieuse et un moindre engagement civique ne sont pas clairs, même si certains “rien de particulier” participent moins aux élections. La vision des “nones” de la science est également plus positive que celle affichée par les croyants. En revanche, ils sont nombreux à affirmer que la science ne peut pas tout faire. Ainsi, 44 % des “sans religion” estiment qu’il existe une explication scientifique à tout, quand 56 % disent le contraire. Aux États-Unis, au cours des seize dernières années, le nombre de “sans religion” a bondi. Leur part est passée de 16 à 28 % de la population en 2023