Selon l’enquête de la revue scientifique Nature, 75% des chercheurs travaillant aux États-Unis voudraient les quitter. Les diverses mesures prises par l’administration Trump concernant la science préparent des conséquences prévisibles sans équivalent : un enfant américain sur deux sera menacé par la réduction des pratiques vaccinales, 65% du budget de l’Agence nationale de protection de l’environnement ont été supprimés, plusieurs milliers de collaborateurs travaillant sur les nouvelles souches virales ont été licenciés.
La liste des attaques contre la science est immense, la communauté scientifique mondiale est sidérée et atterrée. À rebours de siècles de progrès universel majoritairement impulsé par les États-Unis, la politique aveugle et criminelle de cette administration porte une atteinte grave à la santé du monde et aux perspectives de progrès. Des temps d’obscurantisme s’annoncent et doivent provoquer une réaction à la hauteur, sous peine de catastrophe.
Il est de notre responsabilité, en tant que protestants, de nous insurger et de contrer ces politiques : « ouvre ton cœur à l’instruction et tes oreilles aux paroles de la science » (Proverbes 23 : 12). Nous sommes appelés à « exalter » la raison, à favoriser la rigueur et le raisonnement, dans le souci du bien-être et en faveur du plus grand nombre. Théodore de Bèze nous a enjoint de faire rimer science avec justice et éthique.
Alors il est urgent de défendre la science et les scientifiques, au-delà même des turpitudes américaines. Les bienfaits dont nous sommes bénéficiaires, qui sont l’héritage des scientifiques depuis des siècles, doivent nous rassembler autour de cette cause universelle : nous le devons à ces pionniers, comme à nos enfants, afin de nourrir notre espérance.
Jean Fontanieu, ancien secrétaire de la Fédération de l’entraide protestante, pour « L’œil de Réforme »