Au moment où la nouvelle Commission s’apprête à prendre ses fonctions sous la direction de l’ancienne ministre allemande de la défense Ursula von der Leyen, la question d’une relance de l’Union européenne est posée par tous ceux qui ne se résignent pas à son effacement. Nombreux sont ceux qui appellent avec insistance à un réveil de l’Europe sur la scène internationale, voire à une refondation du projet européen. Ils sont conscients des faiblesses d’une union qui ne parvient pas à s’entendre face aux grands défis du moment – le renforcement de la zone euro, la gestion des migrations, la place de l’Europe dans le monde – et qui souffre d’une désaffection croissante des populations. Les difficultés de l’UE font en effet le jeu des populismes qui progressent dans la plupart des pays et qui défendent, partout où ils sont présents, un repli sur la nation, loin des espérances caressées naguère par les fondateurs de la communauté européenne.
Pour que ces espérances soient comblées un jour, l’Europe ne peut pas se contenter de fonctionner comme elle l’a fait depuis près de soixante-dix ans, sous la houlette d’une poignée de hauts fonctionnaires, en marge des citoyens et de leurs élus. Cette démarche, qualifiée par les experts de « fonctionnaliste », a permis les premiers succès de la construction européenne mais elle a montré ses limites à mesure que l’Europe devenait plus politique. Elle a produit un déficit démocratique, dont est née une crise de légitimité. Pour répondre à cette crise, l’Europe doit associer davantage les peuples : il faut qu’à l’avenir ceux-ci éprouvent à son […]