Il est impossible de prédire la date de l’éruption du volcan Fagradalsfjall, dans le sud-ouest de l’Islande. De larges fissures sont apparues sur des routes et des bâtiments et des milliers de séismes se sont produits, précise France 24. Des signes qui ne trompent pas, le volcan s’est réveillé. Alors que le magma avait entamé sa remontée vers la surface terrestre, les autorités islandaises ont décrété l’état d’urgence et évacué les 4 000 habitants de la ville de Grindavik dès le 11 novembre. Accompagnés de sauveteurs, ils ont été autorisés à revenir chez eux pendant quelques minutes, afin de récupérer des effets personnels.
En matière de prévisions, la volcanologie “accuse un retard de quelques décennies” par rapport à la météorologie, explique sur le site Internet de la Commission européenne Stephan Kolzenburg, volcanologue à l’université de Buffalo. Et d’ajouter qu’il est “infiniment plus difficile de ‘voir’ dans la Terre que d’obtenir des images des phénomènes météorologiques”. Par ailleurs, une éruption dépend de plusieurs paramètres.
Une faille de 15 km
Pour être le plus précis possible, les volcanologues observent différents signes. Alors que ceux-ci se sont déjà produits, l’éruption n’a pas encore eu lieu. “C’est une zone qui est assez complexe, car elle est soumise à la fois à l’activité tectonique – c’est-à-dire des séismes – et en même temps à une activité volcanique”, détaille à BFMTV Sylvain Chermette, gérant de l’agence de “80 jours voyages”, guide touristique spécialisé en volcans.
Si un pic d’activité sismique, suivi d’une brève période de calme, est typique de l’annonce d’une éruption, il se peut aussi très bien qu’il n’y ait pas d’éruption. Quand du magma se forme sous terre, il se dirige vers les zones plus froides et de plus basse pression. Il remonte donc vers la surface. Alors, la pression grimpe et provoque l’apparition de failles. En Islande, l’une d’elles s’étend sur 15 km. C’est une “fracture verticale pleine de lave, dont le point le plus haut pourrait être à 1 km de la surface”, indique Jacques-Marie Bardintzeff, professeur à l’université de Paris-Saclay.
Résidences secondaires réquisitionnées
L’étude des failles à l’aide d’un laser ou d’un satellite GPS permet aux scientifiques de savoir si le magma est proche et quelle est sa quantité. En attendant d’en savoir plus, la plupart des habitants de Grindavik ont été relogés un peu partout autour de la capitale, Reykjavik. Pour ce faire, des résidences secondaires d’Islandais ont été réquisitionnées, si bien que seule une petite centaine d’habitants dorment dans des gymnases, sur des lits de camp mis à leur disposition, décrit franceinfo.