À suivre l’actualité internationale, la guerre se rapproche dangereusement. Notre monde semble au bord de l’explosion et il serait fou de l’ignorer.
À suivre l’actualité nationale, la tension est palpable dans notre société aussi atomisée que polarisée. Elle semble au bord de l’implosion et là aussi il serait fou de l’ignorer.
Alors le pasteur que je suis s’interroge. Comment allons-nous rester humains quand la barbarie prendra le dessus ? Que restera-t-il de notre foi chrétienne quand il s’agira de défendre les nôtres ? Notre foi pourrait-elle influencer le cours des événements ?
Un verset résonne dans ce contexte : « Je place devant toi la vie et la bénédiction d’une part, la mort et la malédiction d’autre part. Choisis donc la vie et tu vivras, toi et ta descendance. » (Dt 30,19).
Sur un plan personnel, comment discerner ce qui fait vivre et non mourir ? « Aime le Seigneur ton Dieu ! Écoute sa voix ! », répond le Deutéronome (Dt 30,20). Et si la Parole de Dieu nous était précieuse précisément dans ces moments de grande incertitude ? Elle nous fait entendre une parole décalée qui nous permet de « dé-coïncider » de ce qui nous empêche.
Mais l’éthique ne peut pas tout et nous restons souvent pétrifiés par un sentiment d’impuissance. Je peux bien choisir la vie mais si les autres (les États, les politiques, les financiers, etc.) choisissent la mort, qu’y puis-je ? Seul un regard extérieur au monde pourrait nous aider à voir clair. L’apôtre Paul nous parle de la folie de Dieu bien plus sage que la sagesse des hommes et de la faiblesse de Dieu bien plus forte que la force des hommes (1 Co 1,25). Finalement la question à se poser pourrait être : quelle parole retient mon attention ? Parce que l’attention est l’élixir de la transformation…
Samuel Amedro, pasteur, pour « L’œil de Réforme »