Le rapport de Benjamin Stora sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie réveille des souvenirs douloureux, car la guerre d’Algérie a été une tragédie où il n’y a eu que des perdants.
Les maux de la vie ont besoin d’être mis en mots pour être surmontés mais, pour ce qui est de la guerre d’Algérie, le sujet est tellement explosif qu’une chape de silence a été déposée sur les événements. Je me souviens d’un homme qui se mourait d’un cancer. Alors qu’il revisitait son histoire, il m’a dit : « Appelé en Algérie, j’ai fait la guerre, une vraie guerre, avec des vrais morts et des vraies saloperies. J’ai vu des choses auxquelles je n’étais pas préparé. Quand je suis rentré en métropole, je n’ai pas pu en parler. Je savais que je devais me taire, car j’avais fait partie d’une armée d’occupation. Aujourd’hui, je meurs. »
La Bible raconte l’histoire de deux grands criminels, le premier s’appelle Caïn, et le second… David. Caïn est le premier meurtrier de l’histoire, car il n’a pas accepté que son frère ait vu son sacrifice accepté à la différence du sien. Il s’est laissé envahir par la jalousie et déborder par sa […]