Par Emmanuelle Seyboldt, présidente de l’Église protestante unie de France
Je portais depuis longtemps dans ma prière la triste situation des habitants de ce bout de terre aride, entre Égypte et Jordanie. Parce que cette terre a été foulée par Jésus. Parce qu’elle est le décor de tant de récits bibliques, que j’ai l’impression de l’avoir visitée de nombreuses fois. Parce que la Bible m’invite à prendre soin des personnes qui souffrent, et que l’histoire protestante m’a rendue solidaire de tous les opprimés. Mais je n’y étais jamais allée. J’attendais que ses habitants y vivent en paix pour faire du tourisme biblique avec la conscience tranquille.
Répondre aux appels
Depuis la tragédie du 7 octobre dernier et l’horreur qui n’en finit pas, ma prière n’a pas cessé, mêlée à un sentiment d’impuissance de plus en plus lourd. Les chrétiens là-bas écrivaient, lançaient des appels à l’aide, mais que faire??
Naît l’idée d’une rencontre en visio avec l’évêque de l’Église évangélique luthérienne de Jordanie et de Terre sainte (c’est le nom de cette Église). La rencontre « en distanciel » permet de recevoir de nouvelles informations. En fin de rencontre, nous demandons : « Que pouvons-nous faire pour vous? » La réponse fuse : « Venez nous voir. Ne nous laissez pas seuls. »
De nombreux traumatismes
Durant trois jours, nos hôtes nous ont fait rencontrer les responsables de l’Église luthérienne, à Jérusalem, à Bethléem et dans les villages de Cisjordanie autour. Chaque personne nous a raconté les difficultés auxquelles elle est confrontée au quotidien. Le directeur du lycée […]