Chaque année, la Journée mondiale de l’aide humanitaire est célébrée le 19 août. Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) explique qu’elle a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en mémoire des victimes de l’attaque terroriste contre le siège des Nations unies à Bagdad le 19 août 2003. Cette journée sert aussi à honorer les travailleurs humanitaires qui opèrent parfois dans des pays en guerre pour aider les populations les plus vulnérables. « L’année 2024 a été la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires », a alerté l’UNICEF dans une publication sur son site. Ainsi, à Gaza, 495 travailleurs humanitaires sont morts depuis le début de la guerre en octobre 2023. Il s’agit du « plus grand nombre de victimes humanitaires de notre époque », a déploré l’UNICEF qui a souligné que les convois humanitaires, les hôpitaux, les ambulances et les entrepôts étaient régulièrement attaqués dans l’enclave palestinienne.
Depuis le quasi-blocage de l’aide humanitaire en mars 2025, l’eau, la nourriture, les médicaments et le carburant manquent à Gaza. L’agence de l’ONU a souligné que « les acteurs humanitaires peinent à apporter l’aide vitale dont la population a besoin pour lutter contre la famine, alors même que des tonnes de fournitures humanitaires restent bloquées à la frontière ». « Laissez-nous faire notre travail », demandait Baptiste Chapuis, responsable du Pôle Plaidoyer International de l’UNICEF, dans un communiqué publié le 31 juillet 2025. Il indiquait que 116 millions de tonnes d’aide humanitaire attendaient aux portes de Gaza et qu’elles pouvaient servir à « nourrir et soigner correctement plus d’un million de personnes pendant quatre mois ». Fin juillet, des opérations de largage ont été lancées sur l’enclave palestinienne, mais « c’est imprécis, coûteux et dangereux », a regretté Baptiste Chapuis. Les habitants se précipitent sur les colis, ce qui provoque des bagarres meurtrières.
Plus de 1700 Palestiniens tués en cherchant de l’aide humanitaire
Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF, a indiqué que « des enfants et des bébés émaciés meurent de malnutrition à Gaza ». Selon les chiffres de l’agence de l’ONU, à Gaza, 470 000 personnes sont atteintes de malnutrition aigüe sévère, dont 71 000 enfants. Au mois de juillet 2025, la totalité de la population des moins de cinq ans dans la bande de Gaza était « menacée de malnutrition aiguë ». L’UNICEF demande de re-sanctuariser les structures civiles telles que les écoles, les centres d’accueil, les centres de santé, les hôpitaux, mais souhaite aussi un « cessez-le-feu immédiat et durable » et la « libération des otages ». Enfin, elle revendique le respect du droit humanitaire international pour « faciliter l’entrée massive de l’aide humanitaire via tous les points de passage disponibles ».
Selon un bilan de l’ONU, publié vendredi 15 août, au moins 1760 Palestiniens ont été tués depuis la fin du mois de mai en cherchant de l’aide humanitaire. Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU pour les territoires a précisé que la plupart ont été tués par l’armée israélienne, a indiqué Le Figaro. Dans un communiqué, l’agence onusienne a détaillé qu’entre le 27 mai et le 13 août, il avait enregistré « au moins 1760 Palestiniens tués en cherchant de l’aide : 994 à proximité des sites de la Fondation Humanitaire de Gaza et 766 le long des itinéraires des convois d’approvisionnement ». Depuis les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et la guerre qui a suivi à Gaza, le Bureau de l’ONU dit avoir comptabilisé des « dizaines d’incidents » dans lesquels « l’armée israélienne a ciblé illégalement des officiers de police civile ne participant pas aux hostilités, contribuant à l’effondrement des forces de l’ordre, menant directement à des troubles autour des convois de ravitaillement ».