La démarche colonialiste consiste à imposer au peuple colonisé ses lois et ses principes au détriment de ses coutumes locales. Le bilan de la présence française en Afrique est décevant et la décolonisation a souvent accouché de régimes autoritaires. En sera-t-il autrement en Nouvelle-Calédonie ? C’est l’enjeu des années qui viennent. Trois points nous aideront à comprendre la situation. Le principe républicain dit qu’il n’existe que des personnes et que la démocratie repose sur le principe « un homme (et maintenant une femme), une voix ». Comment appliquer ce principe au peuple kanak, qui est devenu minoritaire sur sa terre du fait de la présence française et de l’immigration issue des autres îles du Pacifique ? À côté de la légitimité démocratique, les accords de Matignon et de Nouméa ont envisagé une légitimité historique donnant une priorité aux peuples autochtones.
Il faut entendre que les partis indépendantistes kanaks se sont sentis humiliés par la communication autour de « l’accord de Bougival ». Ils ont accepté de signer un projet d’accord qui était présenté comme une base de discussion, mais dès le lendemain de la signature, il n’était plus question d’un […]