Avec un jour de retard, ils y sont parvenus. Samedi 13 novembre, à Glasgow, en Écosse (Royaume-Uni), les 196 pays de la COP26 ont scellé un pacte pour accélérer la lutte contre le réchauffement de la planète, relate franceinfo. Pour autant, de nombreuses associations de défense de l’environnement estiment que cet accord n’est pas à la hauteur de l’urgence climatique.
Si, dans sa version finale, les États appellent à relever leurs engagements de réductions d’émissions de gaz à effet de serre dès 2022 par rapport à ce que prévoyait l’accord de Paris en 2015, certains aménagements pour “circonstances nationales particulières” seront toutefois possibles. C’est ce qui a provoqué l’ire de certaines ONG. “La révolution attendue n’a pas eu lieu. Si l’objectif de 1,5°C reste sur la table, les engagements pris nous mènent toujours vers un scénario catastrophique de réchauffement de +2,4°C à l’horizon 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, et le texte de décision finale ne contient pas de disposition suffisamment contraignante pour combler rapidement le fossé avec l’objectif de l’accord de Paris”, a dénoncé Greenpeace dans un communiqué. “Il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de 7% chaque année, et cette année, elles ont encore augmenté. Plus les pays tardent (à mettre en œuvre leurs engagements), plus l’objectif (de limitation des températures) sera difficile à atteindre”, a constaté Ines Camilloni, climatologue et experte du Giec, citée par franceinfo.
Du « bla bla bla » selon Greta Thunberg
Par exemple, le texte final contient moins de contraintes que prévues sur la fin de l’exploitation du charbon. Bien que les mots “énergies fossiles” y figurent, fait inédit à ce niveau, la formulation sur la fin du recours au charbon a été atténuée jusqu’au dernier moment avant l’adoption en plénière, notamment à cause de la pression de la Chine et de l’Inde. La version finale appelle à “intensifier les efforts vers la diminution progressive du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles”, tandis que que la version précédente, elle, parlait de “disparition progressive du charbon.”
Enfin, l’autre point qui fâche concerne l’enveloppe financière destinée à aider les pays les plus pauvres à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les pays riches n’ont toujours pas tenu leur promesse, faite en 2009, d’aider à partir de 2020 les pays du Sud à hauteur de 100 milliards de dollars par ans. Les pays pauvres, les moins responsables du réchauffement climatique, se trouvent en première ligne face à ces impacts. Ils demandaient ainsi un financement spécifique des “pertes et préjudices” qu’ils subissent déjà. Sauf que les pays développés, les États-Unis en tête de file, qui craignent d’éventuelles conséquences juridiques, s’y sont opposés.
“C’est une insulte aux millions de personnes dont les vies sont ravagées par la crise climatique”, a commenté Teresa Anderson, de l’ONG ActionAid International. L’égérie du mouvement mondial des jeunes pour le climat Greta Thunberg, elle, a qualifié a la COP26 de simple “bla bla bla”. Dans son discours de clôture, Alok Sharma, le président de cette édition, a eu du mal à retenir ses larmes et a concédé : “Je comprends la profonde déception, mais il est vital que nous protégions ce texte.”