27 ans et trois mois. C’est la sentence que vient de prononcer le Tribunal suprême fédéral brésilien à l’encontre de l’ancien président du pays, Jair Bolsonaro, jeudi 11 septembre, pour tentative de coup d’État, rapporte Le Monde. Quatre des cinq juges de la plus haute juridiction du Brésil ont ainsi condamné celui qui avait dirigé le pays pendant quatre ans, du 1er janvier 2019 au 1er janvier 2023. Il n’était pas le seul mis en cause dans cette affaire puisque sept de ses proches collaborateurs à l’époque de son mandat ont écopé quant à eux de peines entre deux et 26 ans de prison.
À la suite de sa défaite aux élections présidentielles 2022 face à l’actuel président Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, Jair Bolsonaro a refusé de reconnaître les résultats des votes et a été accusé d’avoir tenté un coup d’État visant à empêcher la nouvelle accession au pouvoir de ce dernier. C’est le 8 janvier 2023 que des partisans du président sortant ont envahi les institutions brésiliennes localisées à Brasilia, sur la place des Trois-Pouvoirs, à savoir le Tribunal suprême fédéral, le palais du Congrès national et le palais présidentiel du Planalto. Neuf mois plus tard, un rapport complet de ces événements pointe du doigt Jair Bolsonaro comme en étant « l’instigateur intellectuel ou moral », rapportait France 24.
Les États-Unis entendent « répondre en conséquence »
La condamnation de Jair Bolsonaro n’a pas tardé à faire réagir du côté de Washington. Le président américain Donald Trump a ainsi dénoncé une « chasse aux sorcières » visant son allié d’extrême droite, promettant des représailles commerciales alors qu’une surtaxe massive a déjà été imposée sur certaines exportations brésiliennes. Le secrétaire d’État Marco Rubio a renchéri en promettant que les États-Unis « répondront en conséquence », tout en ciblant directement les juges du Tribunal suprême fédéral, peut-on lire dans Le Figaro, qui cite l’AFP. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs vu leurs visas annulés, tandis que l’ancien ministre de la Justice, Alexandre de Moraes, a été visé par des sanctions financières.
Le Brésil de Lula défend de son côté la légitimité d’un procès qui, selon les magistrats, a évité au pays de « redevenir une dictature ». Pendant que Jair Bolsonaro, inéligible jusqu’en 2030 et assigné à résidence pour soupçons d’entrave à son procès, s’accroche à l’image de victime d’un complot judiciaire, ses partisans multiplient les offensives pour obtenir une loi d’amnistie.