En Israël, le bilan s’élève à plus de 1400 morts depuis l’attaque du Hamas. L’opération menée par le mouvement islamiste palestinien est décrite par les analystes comme particulièrement sophistiquée et préparée dans le plus grand secret.
Le Hamas a mené sa plus violente offensive en Israël depuis sa création, au moyen de groupes armés et coordonnés, alors que ses incursions étaient jusqu’à présent rapides et limitées. Quelle est l’origine de ce groupe, considéré comme terroriste par l’Union européenne et les États-Unis, et ennemi n°1 d’Israël ?
Un mouvement d’origine religieuse
Le Hamas a été créé en 1987, à la suite de la première Intifada (« insurrection ») palestinienne dans un camp de réfugiés à Gaza, rappelle TF1 Info. Son nom est un acronyme en arabe, qui signifie « mouvement de résistance islamique ». L’organisation, à la fois politique et armée, a été fondée par trois hommes issus de la mouvance intégriste des Frères musulmans en Jordanie.
Mais ses fondateurs, tous formés en Égypte, n’ont pas toujours eu pour ambition de jouer un tel rôle contre l’État hébreu. Dans les années 1970, Le Monde rappelle qu’ils s’inscrivaient davantage dans un mouvement régional de retour à la religion.
Ils se sont fortement implantés à Gaza, cette bande de terre exiguë dans laquelle vivent des milliers de Palestiniens. L’occupant israélien a d’abord considéré d’un bon œil la naissance d’associations pieuses ou caritatives. Elles permettaient de prendre le pas sur l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), une organisation nationaliste arabe qui menait des guérillas contre Israël. Mais les années 1980 et la révolution islamique iranienne ont opéré un tournant pour le mouvement religieux issus des Frères musulmans, en se réorientant vers la défense de la nation palestinienne.
Des actions terroristes en Israël
La charte du Hamas affiche des positions extrêmes, teintées d’antisémitisme, et appelle à la destruction de l’État hébreu, Tourné vers l’action armée, le mouvement noue des contacts avec des groupes radicaux au Liban et prend son essor après les accords d’Oslo en 1993, explique Le Monde.
Ces accords laissent présager un partage territorial de la Palestine et le Hamas le refuse, car le mouvement est opposé à la solution des deux États. Il revendique de premiers attentats-suicides dès 1994, et multiplie les actions terroristes en Israël pour empêcher le processus de paix entre la Palestine et l’État hébreu.
En 2000, la seconde Intifada et sa violente répression par Israël, confirment l’impossibilité de dialogue entre l’État hébreu et les autorités palestiniennes. Le Hamas profite alors de cet échec pour triompher aux élections municipales et législatives à Gaza et prendre le pouvoir dans l’enclave palestinienne. Il mène des incursions sur le territoire israélien, comme l’enlèvement du soldat Gilad Shalit en 2006, finalement libéré en 2011 après un échange de prisonniers palestiniens.
D’après le New York Times, les services de renseignement israélien estimaient en 2021 que le Hamas et le Jihad islamique stockaient plus de 30 000 missiles, roquettes et autres obus de mortier à Gaza. L’attaque du samedi 7 octobre 2023 révèle finalement une force de frappe bien plus importante.