Un nom : Frédéric Leclerc-Imhoff. Un âge : 32 ans. Trop tôt pour mourir. Ce journaliste reporter d’images savait, comme tous les journalistes en Ukraine ou ailleurs, que la guerre n’est pas un jeu, que le risque pour eux est permanent. Il est chaque jour calculé, évalué. Mais là, il s’agit d’un crime de guerre : le bombardement d’un convoi humanitaire. Et comme s’il fallait ajouter de l’horreur à l’horreur, Moscou qualifie ce journaliste de « mercenaire » ! Mais jusqu’où ira le mensonge permanent ?
Ce huitième journaliste tué (et second français), nous oblige à nous poser la question du risque. Doit-on risquer sa vie pour l’information ? Doit-on envoyer des journalistes sur place ? La réponse appartient à chaque journaliste, librement, et à chaque rédaction. Mais Frédéric Leclerc-Imhoff, comme les autres, considérait que son métier était une mission pour la vérité et pour l’histoire. Rien ne serait pire en effet qu’une guerre que l’on ne regarde que de très loin. Rien ne serait pire pour le peuple ukrainien que l’on ne connaisse pas la véracité des faits de cette guerre abjecte. Rien ne serait pire que de continuer à laisser seule la propagande, sans contradiction. Ce serait la quintessence du totalitarisme à l’échelle planétaire. Plus tard, les historiens se nourriront du courage de ces journalistes pour conserver les traces de cette tragédie ukrainienne.
Ouvrir des possibles
Au fond, le journaliste a quelque chose du prophète biblique. Comme lui, il dévoile les faits ; il remet en question les […]