C’était lors de l’audience générale du mercredi 20 mars, durant laquelle le pape accueille les pèlerins qui se rendent à Rome. Le chef de l’Église de Rome a réitéré son appel à la cessation de toutes les hostilités en Ukraine, mais aussi à Gaza, par ces simples mots : « Nous devons tout mettre en œuvre pour discuter, négocier, mettre fin à la guerre. » En soi, cela n’a rien de surprenant venant d’un homme de paix. Mais ces paroles sont venues rappeler les précédentes, qui étaient beaucoup moins anodines. Il y a une dizaine de jours à peine, au cours d’un entretien accordé à la radiotélévision suisse, François avait estimé que l’Ukraine devrait avoir « le courage de hisser le drapeau blanc et de négocier ». Volodymyr Zelensky avait alors sévèrement critiqué, je cite, « les déclarations scandaleuses du pape ». « La reddition n’est pas la paix », avait corrigé fort justement le secrétaire général de l’Otan, le Norvégien luthérien Jens Stoltenberg. « Je ne comprends vraiment pas », avait ajouté sèchement la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, athée mais aussi d’origine luthérienne.
Au vrai, le pape montre une certaine constance. Comment effacer de nos mémoires qu’en mai 2022, François a fustigé « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » ? Comment oublier qu’en août 2023, lors de la Journée de la jeunesse catholique russe, le pape a lancé ce vibrant hommage : « Vous êtes les enfants de la grande Russie, des grands saints, des rois, de Pierre le Grand, de Catherine II, d’un peuple russe de grande culture et de grande humanité… N’oubliez jamais ce grand héritage. Vous êtes les héritiers de la grande mère Russie. » On aurait cru entendre quelqu’un d’autre…
Pacifisme intégral
Derrière tout cela, il y a d’abord une explication théologique. La théorie de la « guerre juste », due à […]