Au mois d’avril 2020, Recep Tayyip Erdoğan s’adresse à la communauté chrétienne en ces termes :
« Je félicite sincèrement nos concitoyens chrétiens qui appartiennent à diverses églises et communautés à l’occasion de l’une des fêtes les plus importantes, Pâques ».
Le président turc qui ne manque pas d’ajouter non sans envolée lyrique que
« la culture de la coexistence qui provient de la terre d’Anatolie, est aujourd’hui le réseau de connexion pour la paix et la fraternité et en même temps la force la plus forte qui nous mènera vers un avenir radieux ».
Pourtant, l’état turc s’empresse depuis plusieurs années d’effacer tout le passé chrétien du pays, et ceux qui en constituent la minorité.
Une longue Histoire de persécutions
La persécution de la minorité chrétienne de Turquie a longtemps précédé Erdoğan et l’AKP. Alors qu’il était au bord de l’extinction, l’Empire ottoman s’est engagé dans des échanges de populations massifs et des massacres qui ont abouti au génocide arménien. La fin de la Première Guerre mondiale a vu l’expulsion de plus d’un million de Grecs, et la position de la communauté chrétienne en déclin ne s’est que quelque peu améliorée dans la république laïque de […]