La Cop21 avait enfin obtenu, en 2015 à Paris, un engagement des pays signataires à maintenir l’augmentation mondiale de la température sous le seuil de 2°C et même à poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5°C. Porté par cet engouement, rarement un traité international n’aura été ratifié aussi rapidement. Pourtant, quelques semaines après la Cop22 à Marrakech, l’optimisme semble remisé au placard. Les Églises interpellent les pays signataires.
À la veille de l’ouverture de la Cop22 (22e Conférence des parties sur les changements climatiques, de l’ONU) à Marrakech, les organisations non-gouvernementales religieuses interpellaient les représentants des pays à faire de cette nouvelle rencontre la mise en œuvre concrète de l’accord de Paris – signé un an plus tôt et ratifié par le nombre suffisants de pays émetteurs de CO2 depuis. Pour le porte-parole de cette rencontre, le pasteur Henrik Grape, représentant le groupe de travail sur les changements climatiques du Conseil œcuménique des Églises (COE), l’agenda 2030 sur le développement durable [de l’ONU] et l’Accord de Paris, sont deux instruments internationaux qui peuvent faire la différence en réorientant le monde vers un futur plus juste et durable. Il demandait aux parties de la Cop22 de démontrer que l’Accord de Paris est réel et à renforcer les ambitions à maintenir sous la barre des 1,5°C l’augmentation mondiale de la température. Il les appelait également à une transition rapide vers une économie sobre en carbone, en mettant fin à la dépendance aux énergies fossiles et en investissant massivement dans les énergies renouvelables.
La Chine doit s’engager plus
Quelques jours plus tard, le Comité exécutif du COE, réuni à Nanjing et à Shaghai, en Chine, enfonçait le clou de cette interpellation en publiant une déclaration sur la justice climatique. Le texte souligne que l’Accord de Paris est entré en vigueur après un rapide processus de ratification, rejoint par la Chine et les États-Unis d’Amérique, les deux plus gros pollueurs de la planète. Le Comité exécutif du COE salue et note avec satisfaction l’exemple du gouvernement chinois qui a ratifié l’Accord de Paris et qui « est leader mondial des investissements dans le développement des énergies renouvelables ». Mais la déclaration encourage le gouvernement chinois à faire preuve de davantage de leadership en réduisant ses propres émissions de gaz à effet de serre, conformément aux engagements de l’Accord de Paris.
Le COE pour une véritable justice climatique
Rappelant le rôle central des Églises et des mouvements interreligieux dans la réflexion en faveur d’une véritable justice climatique, la déclaration du COE appelle tout particulièrement les pays riches industrialisés à augmenter leurs aides (y compris via un transfert de technologies) et à respecter leur engagement de consacrer 100 milliards de dollars par an à l’atténuation des changements climatiques et à l’adaptation à leurs effets à partir de 2020.