La façade pourrait être celle d’un temple des Cévennes. La mention « Au Christ rédempteur », qui entoure la rosace surplombant la porte d’entrée, n’attire pas la curiosité des voisins. Voilà près de 130 ans que le bâtiment de l’Église Réformée de Tunisie (ERT) est installé dans ce quartier de Tunis. Il avait été construit en 1889 à l’initiative de la femme du résident général de France, Paul Cambon. Quant à l’ERT elle-même, elle provenait du travail d’un missionnaire de la SMEP (Société des Missions Évangéliques de Paris), le pasteur Durmeyer, qui avait quitté l’aumônerie militaire pour s’investir dans la création d’une Église à Tunis. Mais en-dehors de l’apparence du bâtiment, rien ne rappelle cet aspect historique de l’Église Réformée de Tunisie.
La foule qui se presse le dimanche est jeune, les fidèles principalement d’origine subsaharienne ; pour accueillir tout le monde, il a fallu multiplier les cultes dominicaux. Il y a désormais deux cultes en français, un culte en anglais au centre méthodiste le dimanche après midi, un culte en arabe… L’ERT est une Église en croissance, mais dont les fidèles ne s’implantent pas plus de quelques années. Et son principal défi est de les accompagner. […]