Et Haïti appelle à une aide extérieure. Mais ce dont le pays a besoin avant tout, c’est d’un soutien pour garantir une véritable indépendance.
Les plaies d’Égypte étaient au nombre de dix. Celles d’Haïti sont bien plus nombreuses, non pas d’origine divine, mais essentiellement causées par les hommes. La dernière en date, le choléra, n’est elle-même qu’une conséquence d’un blocage de plus en plus dramatique de la société et des institutions. Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021, le pays n’a plus de chef d’État, mais un gouvernement intérimaire dirigé par le Premier ministre Ariel Henry. Dans les faits, la rue est aux gangs, bien plus nombreux et mieux armés que la police, et les luttes entre groupes armés exacerbent les crises existantes, telles que la malnutrition et le manque de biens de première nécessité. Plus d’un million de personnes dans la capitale souffrent de la faim, l’eau se fait de plus en plus rare et récemment, les pénuries de carburant ont contraint les hôpitaux à fermer. Les premiers cas de choléra confirmés ont été signalés dans les bidonvilles de Cité Soleil et de Carrefour Feuilles – des zones contrôlées par les gangs et quasi-inaccessibles aux équipes médicales. Impuissant à rétablir un semblant d’ordre et de services essentiels, le gouvernement Henry a réclamé une aide internationale par une résolution prise en conseil des ministres le 6 octobre. Le 9, l’appel a été relayé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Des hausses des prix des carburant de plus de 100%
À l’origine de l’aggravation actuelle de la crise haïtienne, il y a eu l’annonce, le 11 septembre par Ariel Henry, d’une hausse spectaculaire des prix du carburant. Il s’agissait pour le gouvernement de trouver des ressources financières qui lui font cruellement défaut, en mettant fin à des subventions aux produits pétroliers, en luttant contre le marché noir ; il s’agissait aussi de mieux contrôler les flux de marchandises qui bien souvent échappent aux droits de douane… Mais dans un contexte où […]