L’écran des téléphones n’affiche plus l’icône Wifi dans plusieurs provinces afghanes. Plus d’Internet. Le wifi ne fonctionne plus et la plupart des serveurs mobiles ont été coupés dans la province de Balkh, rapporte RFI. Les données mobiles restent fonctionnelles. La raison ? « Cette mesure a été prise pour prévenir l’immoralité, et une alternative sera mise en place dans le pays pour répondre aux besoins essentiels », précise Haji Attaullah Zaid, porte-parole du gouverneur de la province. Il poste son message sur… X, alors que la population est privée de connexion et de lien vers l’extérieur.
Mardi 16 septembre, la mesure a été étendue aux provinces de Badakhshan, Kandahar et Helmand selon le Washington Post. Aucune information n’a été transmise sur les raisons de cette interdiction ni sur le choix des provinces concernées. Les premières protestations se font entendre, notamment par des travailleurs dont les missions requièrent l’accès à Internet. Les habitants s’indignent, dont un, interrogé par Euronews : « Bloquer Internet dépasse mon entendement à une époque aussi avancée ». Patron d’une entreprise basée à Dubaï, il risque de devoir déménager si la situation se poursuit.
Des femmes privées d’enseignement en ligne
Certaines zones ne captent pas les données mobiles censées être accessibles, le réseau étant trop lent et coûteux. Et les femmes qui n’ont d’autre choix que de suivre des cours en ligne en sont les premières victimes. Ces dernières, privées d’éducation au-delà de douze ans, utilisent les ressources en ligne pour tout de même étudier. Le régime taliban les prive de nouvelles libertés fondamentales, après celle de chanter en public, d’exercer de nombreux emplois, d’être soignées par un homme, de fréquenter des parcs, de s’exprimer en public, de regarder des hommes, … Ce 11 septembre, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est vu forcé de suspendre son aide en faveur des migrants afghans de retour dans leur pays. « Cette décision a été prise pour des raisons opérationnelles, car il est impossible, sans personnel féminin, d’interroger et de recueillir des informations sur les 52 % de migrants de retour dans le pays qui sont des femmes », a précisé le Haut-Commissariat, dont le personnel masculin a l’interdiction de parler avec des femmes, selon les lois imposées par les talibans.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2021, les talibans n’ont eu de cesse de leur confisquer leurs droits les plus élémentaires et de s’obstiner à appliquer des lois islamiques extrémistes. L’enquêteur indépendant des Nations unies sur les droits de la personne en Afghanistan, Richard Bennett, a présenté un rapport à l’Assemblée générale des Nations unies en août et sa conclusion est claire : les talibans sont coupables de « crimes contre l’humanité » contre les femmes.