Après deux nuits d’émeutes en Nouvelle-Calédonie, où l’on déplore désormais quatre morts dont un gendarme et des centaines de blessés, Emmanuel Macron a décidé de déclarer l’état d’urgence, comme le réclamaient la droite et le RN, mais l’exécutif reste critiqué sur sa gestion de la crise alors que des voix réclament un médiateur.
À l’issue d’un conseil de défense et de sécurité nationale, Emmanuel Macron a « demandé que le décret visant à déclarer l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie soit inscrit à l’ordre du jour du Conseil des ministres » ce mercredi après-midi, selon un communiqué de l’Élysée. « Toutes les violences sont intolérables et feront l’objet d’une réponse implacable », a-t-il promis.
Car sur place, l’instauration d’un couvre-feu nocturne à Nouméa n’a pas fait retomber la tension. En cause : une réforme du corps électoral local, contestée par les indépendantistes kanaks qui redoutent d’être mis en minorité.
Les heurts qui ont éclaté lundi n’ont pas empêché les députés de voter dans la nuit de mardi à mercredi ce projet de loi constitutionnelle, qui doit encore être définitivement adopté par l’Assemblée et le Sénat réunis en Congrès. Cette dernière étape interviendra « avant la fin juin », à moins d’un accord entre les forces politiques locales, a prévenu M. Macron.
Renouer le dialogue
Dans ce but, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu’il proposerait « dans les prochaines heures une date pour les recevoir à Matignon en compagnie du ministre de l’Intérieur et des Outremer, pour poursuivre l’échange et le dialogue » et « construire » une « solution politique globale ».
Un ultimatum vertement critiqué par les connaisseurs du dossier calédonien. « Le calendrier comme couperet, ça ne marche jamais, ça produit l’effet inverse », a expliqué à l’AFP Jean-François-Merle, ancien conseiller outre-mer de Michel Rocard à l’époque des accords […]
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