Si certains projets relèvent plus de l’utopie pour millionnaires, d’autres pourraient bien devenir les nouveaux villages de 2030.

Qui n’a jamais rêvé d’une ville futuriste version Blade Runner en songeant à l’avenir de la civilisation ? C’est le cas de plusieurs architectes qui ont réfléchi à de potentielles nouvelles cités. Parmi ces idées folles, Hyperions, une ville verticale de 36 étages, Paris Smart City 2050 qui offre une importante source d’énergie renouvelable, ou encore City in the Sky, un lieu de calme au-dessus de l’atmosphère polluée de New York.

Cependant, un projet a réussi à se démarquer des autres : Oceanix city, une ville flottante. Présenté à l’ONU l’année dernière, elle fait partie des nombreux concepts visant à lutter contre la menace du réchauffement climatique. Le principal objectif vise à reloger les populations touchées par la montée des eaux.

Le cabinet d’architectes Bjarke ingels group (BIG) et la startup Oceanix ont imaginé cette Atlantide 2.0 en plusieurs plateformes hexagonales de 200 000 m², ce qui donnerait à 10 000 potentiels réfugiés climatiques un nouveau domicile. Soutenu par l’équipe d’ingénierie océanique du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Oceanix city pourrait résister à n’importe quelle catastrophe climatique (inondation, tsunami, ouragan…) et subvenir aux besoins en eau, en énergie et en nourriture. Pour cela, cette île artificielle ancrée en profondeur à moins de deux kilomètres des côtes peut puiser dans les ressources de Biorock, un matériau naturel sous-marin capable de générer progressivement de l’électricité. Toujours dans une optique de développement durable, l’eau serait obtenue par récolte de pluie ou désalinisation de l’eau de mer. Les bâtiments seraient construits à base de matériaux durables tels que le bois et des transports pour rejoindre le continent rapidement sont déjà prévus.

Une limite psychologique

Plusieurs centaines de maisons flottantes ont déjà fait leurs preuves notamment aux Pays-Bas. Pour les concepteurs, il ne manque plus qu’à adapter à grande échelle ce qui existe déjà. Cependant, le projet manque de moyens financiers à ce jour. « Ceux qui sont supposés financer les infrastructures restent très prudents », déplore auprès de la BBC Steve Lewis, fondateur de Living PlanIT, une compagnie travaillant sur le développement urbain.

Il regrette que les investisseurs ne comprennent qu’approximativement les projets « plus classiques » qu’ils financent, ainsi que le manque de crédibilité donné à leur projet en raison de son caractère fantastique. Le véritable obstacle s’avère être en réalité psychologique, une peur de l’inconnu qui rend frileux les investisseurs.

L’opinion publique craint qu’il ne s’agisse d’un simple radeau qui dérivera à la première vague s’il a la chance de ne pas couler. « On a besoin de montrer que c’est une solution agréable, durable, et un progrès économique qui ne sera pas réservé qu’aux classes les plus aisées », ajoute le responsable. À l’image de nombreuses révolutions scientifiques jusqu’à présent, un cap de mise en confiance de la population devra être franchi avant qu’Oceanix city ainsi que de nombreux d’autres projets de villes du futur puissent voir le jour.