Le cyclone Chido a dévasté l’archipel de Mayotte, samedi 14 décembre, faisant au moins 20 morts, selon un bilan provisoire établi lundi 16 décembre à la mi-journée. François-Xavier Bieuville, préfet de Mayotte, avait dit redouter « plusieurs centaines » de morts, voire « quelques milliers », après le passage du cyclone le plus important enregistré sur le territoire depuis 90 ans. Il a prévenu qu’il serait difficile d’établir avec précision le nombre de victimes. Les ministres démissionnaires de l’Intérieur et des Outre-mer, Bruno Retailleau et François-Noël Buffet, sont arrivés à Mayotte lundi matin, indique franceinfo.

Interrogée sur France 2 lundi 16 décembre, la ministre démissionnaire de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a expliqué que l’hôpital de l’archipel était « très endommagé » et que les centres médicaux étaient « inopérants ». Elle a annoncé le départ « très prochainement » de cent médecins, infirmiers et aides-soignants de la réserve sanitaire vers Mayotte pour renforcer les équipes médicales sur place. Selon les autorités, les bidonvilles de Mayotte, très peuplés, ont été entièrement détruits par le passage du cyclone. Un tiers de la population du département le plus pauvre de France vit dans un habitat précaire, faisant craindre un très lourd bilan. À son arrivée dans l’agglomération de Mamoudzou, Bruno Retailleau a déclaré qu’il faudrait « des jours et des jours » pour établir un bilan humain, selon des propos cités par Le Monde.

Quels moyens mis en place à Mayotte ?

Les habitants de l’archipel se retrouvent dans la détresse et près de 85% d’entre eux sont privés d’électricité, selon des informations du Monde. Les équipes d’Électricité de Mayotte (EDM) ont commencé des travaux pour rétablir le courant. Certains sites stratégiques sont jugés prioritaires et 80 agents d’EDF seront envoyés dans les prochains jours. Les communications sont coupées et de nombreuses routes restent impraticables. Le tribunal, la préfecture, les commerces, les écoles et de nombreux autres bâtiments des services publics sont à terre, indique Le Nouvel Obs.

La tour de contrôle de l’aéroport de Mayotte-Dzaoudzi a subi des dégâts importants et la reprise des vols commerciaux n’est pas envisagée avant « au mieux dix jours », a déclaré une source préfectorale. Un pont aérien et maritime a été mis en place depuis La Réunion, territoire français distant d’environ 1 400 km. « Tous les moyens sont mobilisés pour répondre aux besoins urgents de la population », a écrit sur X, anciennement Twitter, Camille Chaize, la porte-parole du ministère de l’Intérieur. Ainsi, près de 800 personnels de la Sécurité Civile vont être envoyés en renfort à Mayotte. Ils participeront aux opérations de sauvetage, au déblaiement et apporteront un soutien sanitaire et logistique. En plus de cela, 1 600 policiers et gendarmes sont mobilisés sur le terrain pour protéger la circulation ou sécuriser les axes.

Plusieurs associations, telles que le Secours populaire, la Fondation de France et la Croix-Rouge, ont lancé des appels aux dons. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a également assuré que l’Union européenne pourrait aider la France après le passage meurtrier du cyclone Chido. Une réunion consacrée à la situation à Mayotte aura lieu au centre interministériel de crise du ministère de l’Intérieur, lundi à 18 h. Elle sera présidée par Emmanuel Macron.