La bataille était prévisible, tant les peuples sont épuisés par l’enfumage des néolibéraux, axés uniquement sur la finance mondiale au profit d’un tout petit groupe de bénéficiaires.

Faire croire que la liberté du monde prend racine dans les échanges boursiers, les agences de notation et la privatisation sans limite a fait long feu. Aussi, dans l’unique but que cesse la mascarade barbare de la « liberté économique » mondiale présentée comme l’apanage du bonheur absolu pour tous, les réfractaires à ce jeu de dupes renversent ces puissants déconnectés de la réalité… au profit de populistes cupides prônant le protectionnisme.

Ces « empereurs », champions du retour en arrière et tout aussi dangereux pour la vraie liberté, satisfont leurs électeurs en réalisant une régulation capitalistique « nationaliste », et en utilisant l’artifice de la désacralisation du pouvoir politique des élites, du rétablissement de l’État de droit et de la sécurité.

Aucun des deux protagonistes ne réalise notre urgence : sauver la création, ce qui nécessite de préserver ce qui fait communauté, à savoir notre planète et nos relations comme humanité vivante. Mais notre espérance nous donne de croire qu’émergera un autre modèle plus respectueux du vivant.

Que faire en attendant ? « Albert Schweitzer disait : “Dieu cherche des collaborateurs pour agir dans le monde”. Faut-il prier ou retrousser nos manches ? Jésus tenait sur ce point un bon équilibre, en alternant la prière et l’engagement envers les plus démunis » (Henri Persoz).

Emmanuel Argaud, pasteurpour « L’œil de Réforme »

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