Le silence qui l’accueille est grave, pesant presque. Dès sa descente d’avion à Nouméa, puis devant les élus de Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron prend la mesure d’une crise qu’il n’a pas encore réussi à dénouer malgré sa visite surprise à 24 heures de vol de Paris. À l’aéroport de La Tantouta dans la matinée du jeudi 23 mai, le dispositif minimal. Le souvenir du survol de Rafale pour saluer son arrivée en juillet dernier est encore présent pour souligner le changement d’ambiance. Cette fois, pas de bain de foule dans ce territoire ultramarin secoué par une semaine d’émeutes inédites depuis les années 1980. Pas de passage au Sénat coutumier non plus – il a été incendié, et ses membres boycottent même l’invitation présidentielle pour dénoncer le « passage en force de l’État » sur la réforme électorale qui a mis le feu aux poudres dans les rangs indépendantistes.
À peine atterri, le chef de l’État doit rejoindre la ville à bord d’un hélicoptère militaire. Pour constater la situation depuis les airs, mais aussi car la sécurité sur la route, parsemée de barrages filtrants, est encore trop précaire. Si un semblant de vie commence tout juste à reprendre à Nouméa, l’atmosphère reste tendue.
« Insurrection »
Emmanuel Macron fait observer une minute de silence en hommage aux six morts de […]