Après les heures dramatiques que vient de traverser notre pays depuis le début de la semaine, les désastres innommables, incalculables qui se sont déroulés et se déroulent encore sous nos yeux, avec ces vies enlevées, les chrétiens que nous sommes ne peuvent rester les muets spectateurs inactifs de la tourmente cyclonique qui nous frappe en ce moment. Il nous faut apporter notre pierre pour donner une chance à la paix. Protestants, catholiques, chrétiens, nous avons tous été baptisés, plongés,  immergés en un même baptême. Il nous a donné à tous la même vie divine, une commune identité, le même  ADN chrétien. Nous sommes tous fils et filles du même Père. Partageant la même filiation.  Nous sommes tous frères de Jésus-Christ dont nous formons le corps. Par nos divisions et nos rejets multiformes, nous avons trahi notre foi. Nous  avons trahi notre baptême. Nous avons trahi Jésus-Christ.  

L’Évangile apporté il y a cent-soixante-quatorze ans sur en Nouvelle-Calédonie, sans aucun esprit de conquête,  a été progressivement accueilli et adopté comme éléments même d’identité,  au même titre que le pilier de la coutume.  Ces extrémités de la terre vers lesquelles Jésus avait envoyé ses disciples mille-huit-cent-vingt-trois ans plus tôt, n’ont pu être atteintes qu’à cause, ou plutôt grâce à cette irruption  inimaginable que fût la Pentecôte. Ce don de l’Esprit-Saint : ce Dieu agissant  désormais avec les hommes, par les hommes.  

La langue de l’amour

La conséquence fût immédiate : alors qu’ils étaient tous […]