C’est une autre conséquence de la guerre en Ukraine : face à la menace russe, les pays d’Europe envisagent tour à tour de rejoindre l’OTAN, note Le Figaro. Deux ans après l’accession de la Macédoine du Nord, trentième membre de l’Alliance, rappelle le quotidien, la Finlande a annoncé, dimanche 15 mars, avoir déposé une demande d’adhésion. Helsinki met donc fin à plus de 50 ans de neutralité. “C’est un jour historique. Une nouvelle ère s’ouvre”, a déclaré, lors d’une conférence de presse, le chef de l’État finlandais, Sauli Niinistö.
Idem pour la Suède, qui plaide pour une politique de neutralité depuis deux siècles, qui s’apprête pourtant à annoncer une décision similaire. Actuellement au pouvoir, le Parti social-démocrate suédois a approuvé le principe d’une telle demande, dimanche également.
“À la fin des années 1940, l’Union soviétique n’avait ni envahi ni satellisé la Finlande, mais avait obtenu en contrepartie dans les traités que ce pays soit strictement neutre. C’est ce qu’on a appelé la finlandisation pendant la guerre froide”, expliquait le 12 mai François Heisbourg, expert des questions de géopolitiques, à Ouest-France. Si la Finlande fait partie de l’Union européenne depuis 1995, elle avait jusqu’alors choisi de ne pas rejoindre l’OTAN.
Une “réponse” de la Russie
Pourquoi envisager une candidature maintenant ? Face à la menace russe, ces deux pays voisins de la Russie souhaiteraient bénéficier de l’article 5 du traité de l’OTAN, explique Ouest-France. Celui-ci stipule qu’une attaque contre un des signataires est une attaque contre tous. Il faut dire que l’invasion russe en Ukraine a considérablement changé la donne : les opinions publiques en Finlande et en Suède ont évolué sur cette question de l’adhésion à l’OTAN. À noter aussi que l’unanimité est nécessaire pour faire entrer un nouveau membre dans cette alliance.
Depuis 1949, l’OTAN est passée de douze à trente membres, rappelle Le Figaro. Et son élargissement est une question sensible : l’hypothèse de voir un jour l’Ukraine, par ailleurs partenaire de l’Alliance depuis 1997, rejoindre l’OTAN a été l’un des prétextes à l’invasion russe du pays. Le 16 mai, le président russe Vladimir Poutine a réagi : “Il n’y a pas de menaces directes par l’entrée de ces pays dans l’OTAN, mais l’élargissement militaire sur ces territoires provoquera notre réponse qui sera en fonction des menaces. Bien évidemment, nous allons réagir de manière adéquate.”