Partout, des voix s’élèvent pour restreindre les frontières, et l’hostilité face à ceux qui fuient la guerre, la pauvreté et la persécution grandit. 

Mais face à cela, certains continuent d’ouvrir les bras, comme cette accueillante que j’ai rencontrée à Lampedusa, qui distribue à manger à la frontière de l’Europe, et qui affirme avec conviction : « Si nous croyons en Jésus, nous n’avons pas peur. Aider notre prochain est un devoir. » Ses paroles résonnent avec l’histoire du Bon Samaritain, rappelant que notre foi ne se manifeste pas dans des discours creux mais bien plutôt dans des actes. 

En effet, il s’agit de sauver des vies, de ne pas laisser les réfugiés périr dans les eaux de la Méditerranée ni être déshumanisés dans les camps libyens. Les récits des rescapés, recueillis par les organisations sur place, sont terrifiants : torture, esclavage et viols sont courants sur leur chemin. 

Au-delà du sauvetage, l’accueil implique aussi une réponse politique, capable d’offrir à ces personnes un avenir digne et durable, avec des possibilités d’intégration sans risquer de déséquilibrer nos sociétés. 

C’est là tout le défi. Comme le disait cette même accueillante : « Je comprends que certains craignent une certaine invasion, mais cela ne justifie pas de fermer les yeux sur la souffrance de notre prochain. » Que l’on fuie la misère, la guerre ou les effets dévastateurs du changement climatique, la réalité est la même : ces personnes cherchent à offrir un futur à leur famille. 

Alors, en tant que protestants, nous qui avons connu l’exil et l’injustice dans notre histoire, comment répondrons-nous à cet appel ?

Thomas Kauffmann, humanitaire et anthropologue, pour « L’œil de Réforme »

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