Justin Welby, le chef de l’Église d’Angleterre en second derrière Charles III, voit d’un mauvais œil le projet de loi immigration porté par le Premier ministre britannique, Rishi Sunak. Alors que le texte est arrivé devant la Chambre des Lords, certains de ceux-ci ont dit tout le mal qu’ils en pensaient. Comme le rappelle le site News 24, le gouvernement souhaite envoyer les demandeurs d’asile au Rwanda. Un projet qui rencontre des obstacles. La semaine dernière, en effet, les pairs l’ont mis en échec en réclamant le report d’un traité entre le Royaume-Uni et le Rwanda jusqu’à ce que Kigali améliore ses procédures d’asile.

Puisqu’il est probable que tout changement apporté par les pairs sera sans doute annulé par les Communes, Rishi Sunak espère que les vols vers le Rwanda seront opérationnels d’ici le printemps. Lundi 29 janvier, l’archevêque de Canterbury a affirmé que le projet de loi était “nuisible” à la réputation du Royaume-Uni et à “l’unité nationale”. Pour Justin Welby, les demandeurs d’asile “ont besoin de protection”.

Il “punit” les demandeurs d’asile, pas les passeurs

Pour l’anglican, le projet de loi “obscurcit la vérité selon laquelle toutes les personnes, y compris les demandeurs d’asile, ont une grande valeur”. S’il ne votera pas contre le projet de loi en deuxième lecture, il estime que le Royaume-Uni “peut faire mieux”. Un avis partagé par l’ex-ministre de l’Intérieur du Parti travailliste Lord David Blunkett. Pour lui, le projet de loi est “de mauvaise qualité et inférieur à ce que ce pays mérite”. Et de soutenir que le projet de loi sur le Rwanda n’atteint pas son objectif principal, puisqu’il “punit” les demandeurs d’asile au lieu de sanctionner les réseaux de passeurs. Pour que les bateaux de contrebande restent à quai, la Grande-Bretagne doit “se ressaisir”, a-t-il ajouté. Pour y parvenir, il compte sur la sécurisation des frontières, sur le traitement des réclamations ainsi que sur de nouveaux accords avec les Français.

D’autres, comme le conservateur Lord Hannan, ex-député européen, pensent que le projet de loi n’est pas parfait. Pour autant, il fait partie d’un “ensemble de mesures” dissuasives grâce à l’effet de frein sur l’immigration clandestine vers le Royaume-Uni.