« Plus jamais » nous n’y serions à nouveau confrontés, parce que nous, Européens, avions atteint un tel stade de civilisation et d’intégration entre nos pays que nous serions désormais exonérés de la guerre, avec ses immenses pertes humaines et matérielles. Certes, quelques indispensables opérations militaires de « maintien de la paix » ou à dimension humanitaire dans des États « faillis » permettraient toujours de poursuivre échanges commerciaux et croissance économique.
L’invasion brutale de l’Ukraine par l’armée russe le 24 février 2022 a marqué le retour de la guerre en Europe. Trois ans déjà ! Le monde redevient ce qu’il a en réalité toujours été : dangereux, voire mortel.
Alors que les peuples de la vieille Europe pensaient goûter longtemps encore aux « dividendes de la paix » se produit sur la scène mondiale le retour de deux grands empires, avec leur politique de puissance : tandis que la Chine du président Xi Jinping prépare à bas bruit une invasion de Taïwan dans la prochaine décennie, tonnent déjà les canons de l’autocrate Vladimir Poutine. Il est redevenu « Seigneur de la guerre », engageant d’immenses moyens militaires pour rétablir la puissance passée de son pays sur la scène internationale et stopper la progression vers l’est de l’OTAN et de l’Union européenne : « La Russie n’a jamais perdu la Guerre Froide… parce que la Guerre Froide n’est pas finie » (Poutine en 2018).
Ce retour de la guerre à nos frontières intervient hélas à un moment bien critique pour la sécurité de l’Europe : le retour de l’incontrôlable et imprévisible Donald Trump à la présidence des États-Unis ! Réveille-toi, vieille Europe !
Jean-Fred Berger, Général de division (2s), pour « L’œil de Réforme »