Donald Trump et ses affidés sont les responsables d’une situation qui défie la raison. Pour en arriver là, il a fallu pervertir principes et valeurs, à commencer par la vérité.
La campagne électorale de 2016, les quatre années de présidence de Donald Trump, la campagne de 2020 suivie du refus de reconnaître l’élection de Joe Biden et de l’appel à marcher sur le Capitole, n’auront pas suffi à démontrer l’imprévisibilité, l’inconséquence, en un mot le danger que représente l’ex président pour les États-Unis et pour le monde.
La campagne de 2024 a poussé plus loin encore la perversion. Le candidat à la présidence de la plus grande puissance mondiale peut ainsi s’adonner à tous les délires et mensonges, insulter, dénigrer, appeler à l’insurrection, sans encourir une réprobation populaire massive. Les uns sont sidérés et se taisent, d’autres approuvent, certains ne partagent pas mais lui passent ses fantaisies, d’autres encore n’y voient que blagues et effets rhétoriques.
Il ne s’agit plus de ruses de politiciens, d’interprétation de faits ou d’arguments à opposer, mais de créer un monde artificiel, composé de « vérités alternatives ». Les politiques ont certes un rapport à la vérité fluctuant, on le sait au moins depuis Machiavel, mais le mensonge de Trump est d’une autre nature. Il distille un poison mortel.
Si le diable, meurtrier, est le père du mensonge (JN 8, 44), nous savons que la vérité est un chemin de vie et nous connaissons celui qui rend témoignage à la vérité.
Jean-Marc Defossez, magistrat, pour « L’œil de Réforme »