Le 7 octobre 2023, Israël vivait un traumatisme effroyable qui a laissé le pays sans voix et a découragé même ceux qui se battaient pour la paix. Quelle pouvait être la réaction d’Israël ? Il y a un an, j’ai écrit une tribune dans laquelle je disais que si la réaction guerrière d’Israël pouvait se comprendre, elle risquait d’être contre-productive car elle retarderait de plusieurs années la reconnaissance d’Israël de la part des pays arabes modérés, elle attiserait la haine et l’antisémitisme et elle apporterait le malheur chez des Palestiniens innocents. Israël est bien placé pour savoir qu’on ne peut éradiquer une idée avec une épée. Frapper le Hamas comme le Hamas a frappé Israël, c’était entrer dans l’escalade de la vengeance, or on sait qu’elle est sans fin.
Douze mois plus tard, comment ne pas donner raison à ce qu’écrivait la philosophe Simone Weil à propos de la guerre : « Une victoire est plus ou moins juste non pas en fonction de la cause qui a fait prendre les armes, mais en fonction de l’ordre qui s’établit une fois les armes déposées. L’écrasement du vaincu est non seulement toujours injuste, mais aussi toujours funeste à tous, vaincus, vainqueurs et spectateurs » ? De ce point […]