Tout le monde sur le pont. La COP30 doit se tenir à Belém, au Brésil, du 6 au 21 novembre 2025 dans un contexte géopolitique et économique tendu. Comme chaque année, les délégations se retrouvent pour faire le point sur la mise en œuvre des engagements climatiques, négocier de nouveaux accords pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et coordonner l’action internationale face au changement climatique. Les 6 et 7 novembre, un sommet de haut niveau est prévu en amont de la conférence principale, qui s’ouvre quant à elle trois jours plus tard.
Cette 30e édition revêt une dimension symbolique car elle se déroule pratiquement dix ans après la COP21, qui avait vu l’adoption de l’accord de Paris sur le climat. Dans ce traité, les 195 signataires se sont engagés à mettre en œuvre tout ce qui est en leur pouvoir pour limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 °C. Un objectif que le patron de l’ONU, Antonio Guterres, estime à présent inatteignable, selon la BBC.
À noter en parallèle que les émissions brésiliennes de gaz à effet de serre ont connu un recul important au cours des seize dernières années et se situent à leur niveau le plus bas depuis l’année 2009, un symbole fort pour le pays hôte, relève Ouest-France.
Une COP30 qui se tient malgré les difficultés et les absences
Malgré les nombreuses demandes concernant le report de la COP30, le Brésil accueille l’événement pour la première fois, en plein milieu de la forêt amazonienne qui plus est. Une localisation qui génère néanmoins des contraintes logistiques importantes et des coûts non négligeables pour certains pays parties à la COP30, notamment les plus pauvres.
Des organismes comme certaines ONG devront soit renoncer au déplacement, soit réduire leurs effectifs, à l’instar de pays qui ont annoncé diminuer la taille de leur délégation, comme le Japon, le Cap-Vert ou la Gambie. Les dirigeants belge et autrichien ne seront pas non plus de la partie.
Les présidents français, britannique et allemand, Emmanuel Macron, Keir Starmer et Friedrich Merz, ont quant à eux assuré qu’ils seront bel et bien présents à Belém. L’édition de cette année souffre de l’absence annoncée de plusieurs dirigeants, notamment du côté des États-Unis, qui ont annoncé n’envoyer qu’une délégation non officielle et s’en tenir au strict minimum, indique le site Toute l’Europe.
Une conférence aux enjeux toujours plus grands
Cette conférence 2025 pour le climat véhicule de nombreux enjeux, non seulement écologiques mais aussi politiques. Le seuil d’1,5 °C a notamment été dépassé au cours de l’année 2024, qui a été la plus chaude enregistrée depuis que des mesures sont réalisées au niveau global. Avant le 10 novembre, les pays participants devaient présenter leur plan détaillant les mesures à mettre en place pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, or seul un tiers d’entre eux a respecté cette exigence, à savoir le Brésil, le Canada, le Japon, le Royaume-Uni, entre autres.
Le but va être, comme pendant la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre dernier, de rappeler l’urgence climatique qui frappe à la porte. Cependant, cette année ne devrait pas voir la conclusion d’accords majeurs mais plutôt des discussions autour d’une application concrète de ce qui a pu être décidé précédemment. C’est en tout cas l’ambition affichée par le Brésil hôte, qui veut prouver que l’action mondiale contre le changement climatique reste non seulement envisageable, mais possible.
Côté européen, les enjeux de cette COP30 sont également immenses. Ce mardi 4 novembre, les ministres de l’Environnement des pays membres de l’Union européenne doivent s’accorder sur leur position à tenir à l’occasion de l’événement. Le Point relève que les États européens doivent notamment trancher sur le sujet des objectifs climatiques pour 2035 et 2040, à travers deux textes. D’un côté, « la contribution déterminée au niveau national » (NDC), réclamée par l’ONU en vue de la COP de cette année, qui fixe les objectifs pour 2025 et doit faire l’unanimité. De l’autre, la loi climat, qui obéit à la règle de la majorité qualifiée et vise une réduction de 90 % des émissions de carbone pour 2040.

