Une mairie pour trois prétendants. L’heure est venue pour les New-Yorkais de se rendre aux urnes, mardi 4 novembre 2025, afin d’élire celui qui succédera au maire sortant Éric Adams, qui a décidé de se retirer de la course à la mairie de la ville américaine la plus peuplée (plus de huit millions d’habitants intra-muros). Ils sont trois à briguer la tête de la municipalité new-yorkaise, dont deux sont issus des rangs des Démocrates, et un du camp républicain.

Dans cette courte liste, nous retrouvons Zohran Mamdani, candidat du parti démocrate devenu très populaire ces dernières semaines, notamment sur les réseaux sociaux au point de devenir le favori de l’élection. Il fera face à l’ancien gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, qu’il a battu à l’occasion de la primaire démocrate de juin dernier mais qui a tout de même souhaité maintenir sa candidature sous l’étiquette de son parti intitulé « Fight and Deliver ». Enfin, celui qui avait perdu face à l’actuel maire Éric Adams en 2021, le Républicain Curtis Sliwa, constitue le troisième candidat dans la course malgré l’appel que lui a adressé Donald Trump pour qu’il s’en retire.

En février dernier, on décomptait 5 100 000 électeurs inscrits, dont 65 % de Démocrates et 11 % de Républicains, tandis que la dernière élection en 2021 avait vu 1 100 000 habitants se déplacer aux urnes, soit environ 21 % du total des inscrits, selon l’Associated Press (AP).

Zohran Mamdani caracole en tête

Selon des sondages publiés fin octobre, Zohran Mamdani devrait remporter l’élection haut la main, avec 50 % des voix, contre 25 % et 21 % pour ses concurrents, relève Ouest-France. Les dernières enquêtes en date font cependant état d’une réduction de cette avance, rapporte le magazine d’actualité généraliste américain Newsweek. Le candidat de 34 ans fait ainsi figure de grand favori avant l’élection de ce mardi, lui qui avait déjà remporté la primaire démocrate il y a quelques mois. Incarnant l’aile gauche du parti démocrate, cet Américain né en Ouganda d’une famille indienne, a pour projet de réduire le coût de la vie dans la Grosse Pomme.

Entre gel des loyers pour les logements à loyer modéré, gratuité des transports en commun et système de garde d’enfants universel, il s’affiche ainsi avec des idées socialistes, qui ne font pas forcément l’unanimité dans son propre parti. Le président Donald Trump, qui le qualifie de communiste, a averti qu’il comptait réduire au minimum syndical les fonds fédéraux destinés à la ville de New York, dans l’éventualité d’une victoire de celui qui pourrait devenir son premier maire musulman.

Andrew Cuomo, un démocrate soutenu par les puissants

Originaire du Queens, le candidat de soixante-sept ans est le fils d’un ancien gouverneur de l’État de New York, Mario Cuomo, comme il l’a été après lui. Quatre ans après avoir démissionné dudit poste de gouverneur qu’il occupait, Andrew Cuomo cherche à revenir sur le devant de la scène, malgré sa défaite en juin dernier face à Zohran Mamdani. Il dispose notamment du soutien de milliardaires et aussi de l’ancien président Bill Clinton, dont il avait fait partie de l’administration.

Visé par plusieurs affaires, comme des accusations d’harcèlement sexuel sur « un certain nombre d’employés », il est également la cible d’une enquête pour sa gestion de la crise provoquée par la pandémie de Covid-19 et l’envoi de personnes testées positives dans les maisons de retraite, le tout dans le but de libérer des lits d’hôpitaux, selon Le Monde. Farouchement opposé à son rival Zohran Mamdani, il met l’accent sur la sécurité de la Big Apple en proposant le recrutement de 5 000 policiers supplémentaires, et sur le soutien social et économique envers les populations noires.

Curtis Sliwa, le Républicain lâché par Donald Trump

Le dernier candidat, qui arrive en troisième position dans les intentions de vote, est le seul à être issu des rangs républicains. Curtis Sliwa, âgé de soixante et onze ans, avait déjà été battu en 2021 par le maire sortant, et à plate couture. Il est bien connu dans la sphère politique new-yorkaise pour avoir fondé le groupe de patrouille citoyen Guardian Angels (ou les Anges gardiens) dans les années 1970. Se considérant comme le candidat « du respect de la loi et de l’ordre », il souhaite, à l’instar d’Andrew Cuomo, une augmentation du nombre d’officiers de police avec 7 000 embauches. Il se présente également comme représentant du parti « Protection des animaux », dont il se pose comme un fervent défenseur.

Malgré les appels répétés de certains, et notamment de Donald Trump, l’exhortant à se retirer de la course à la mairie, le septuagénaire n’en démord pas et souhaite laisser le choix aux électeurs. « Je suis le seul à m’interposer entre Zohran Mamdani et Andrew Cuomo, que j’appelle un “Zohran léger” », a-t-il ainsi déclaré, peut-on lire sur CBS News.

Pour le président américain, voter pour le candidat républicain reviendrait à donner des voix à Zohran Mamdani, ce qui l’a poussé à appeler les électeurs à voter pour l’indépendant Andrew Cuomo. Un appel qui semble avoir été entendu en ce jour d’élection puisque les voix pour Curtis Sliwa ont connu une chute brutale dans les sondages, permettant à celles de son adversaire anciennement démocrate de remonter et de réduire l’écart avec le candidat de 34 ans. Les projections, dans un scénario opposant seulement Mamdani et Cuomo donnerait ce dernier gagnant.