Originaire de Damas, Hadi Ghantous est pasteur de la paroisse presbytérienne de Miniara au nord du Liban, à quelques kilomètres de la frontière syrienne. Il est également en charge des questions spirituelles et ecclésiales du Synode Arabe (National Evangelical Synod of Syria and Lebanon). Cette Eglise est présente en Syrie et au Liban. Témoin et acteur de premier plan, il est venu en France à l’invitation de l’Action Chrétienne en Orient (ACO), pour parler de la crise en Syrie. Nous l’avons interviewé à l’occasion de cette visite.
Pouvez-vous nous parler de votre engagement ?
Je suis né à Damas puis j’ai fait mes études au Liban et mon doctorat de théologie, à Berne. Je suis ensuite reparti au Liban où je suis en charge d’une paroisse située au Nord-Est du pays, à 15 km de la frontière avec la Syrie. Aujourd’hui, je suis également responsable des questions spirituelles et ecclésiales du Synode Arabe ce qui m’amène à visiter les églises syriennes et libanaises une fois par mois, parfois dans des conditions difficiles. Il m’est notamment arrivé de me rendre dans une paroisse située à 1km du check point avec Daesh.
Quelles sont les nouvelles de l’Église en Syrie ?
Les pasteurs syriens sont confrontés à des difficultés nouvelles : lever des fonds, trouver des lieux d’habitation, gérer des problèmes psychologiques, faire face aux pressions politiques, s’occuper d’églises dont les pasteurs sont partis mais aussi aider leur propre famille. Le rôle de pasteur au Liban est difficile lui aussi. Ma paroisse est située dans la partie la plus pauvre du Liban. Ici vivaient 300 000 personnes. Aujourd’hui, il y a, en plus, 300 000 réfugiés. Cela pose des problèmes économiques, de réconciliation (89 % des réfugiés sont des musulmans sunnites), des problèmes pour faire unité entre les Églises…