Pour penser l’Europe, nous pouvons revisiter ses racines chrétiennes. La révélation biblique propose une compréhension particulière du divin et de l’humain. Le philosophe Alain Badiou, qui se dit agnostique, a relu les épîtres du Nouveau Testament et a fait de Paul le fondateur de l’universalisme. À la suite de nombreux théologiens, il trouve le cœur du message de l’apôtre dans ce passage de l’épître aux Galates : « Vous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus » (Ga 3, 27-29).

Pour Paul, c’est le rapport à l’événement « résurrection » qui fonde le sujet. C’est à partir de la résurrection que l’apôtre peut dire : « Je suis ce que je suis » (1 Co 15, 10). Cette fondation est subjective en ce qu’elle est personnelle et universelle car elle concerne potentiellement tous les humains. Antérieurement à sa nationalité, son statut social ou son sexe, le sujet se définit par le simple fait qu’il est, qu’il se perçoit comme une personne unique qui a une valeur infinie devant Dieu.

Promouvoir la paix

L’Europe est une […]