L’attaque d’Israël par Téhéran est une première. Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, quelque 300 drones et missiles ont été envoyés en direction de l’État hébreu. Près de 99 % d’entre eux ont été détruits avant d’atteindre leur cible. Israël a promis de répondre à l’attaque iranienne, explique BFMTV. “Nous répondrons au moment, au lieu et à la manière que nous choisirons”, a assuré le porte-parole de Tsahal. Ce qui fait dire au général David Petraeus, ex-patron de la CIA, que Tsahal va devoir faire preuve de “précision” si elle veut éviter l’escalade. Inédit, le raid lancé par l’Iran était déjà une réponse à une frappe meurtrière contre son consulat à Damas le 1er avril. Une opération imputée à Israël.
La communauté internationale fait de son mieux pour qu’Israël ne réponde pas à l’attaque du 13 avril. Selon David Petraeus, Israël n’a pas intérêt à s’exposer à de nouvelles représailles. “Ils vont vraiment devoir agir avec beaucoup de précision. Ils veulent une attaque précise, mais ne veulent pas d’escalade non plus. Ce n’est pas facile, cela va être un numéro d’équilibriste”, explique-t-il à la chaîne d’information en continu.
De nouvelles sanctions
De leur côté, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre l’Iran. Mardi 16 avril, la Maison-Blanche a dit “s’attendre” à ce que ses alliés en fassent autant, rapporte BFMTV. “Ces nouvelles sanctions, ainsi que d’autres mesures, vont poursuivre la pression continue exercée sur l’Iran afin d’endiguer et de détériorer ses capacités militaires”, a annoncé Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de Joe Biden.
Parallèlement, les forces armées américaines vont élever leur niveau de préparation pour faire face à d’éventuelles nouvelles frappes de drones et de missiles venus d’Iran. Au cours des trois dernières années, “en plus des sanctions liées aux drones et missiles, les États-Unis ont sanctionné plus de 600 individus et entités liés au terrorisme et au financement du terrorisme par le régime iranien”, sans oublier divers mouvements qui lui sont liés dans la région, a complété Jake Sullivan.
“Le petit Satan”
“La situation actuelle est un paradoxe par rapport à la longue histoire iranienne. Il n’y a historiquement, avant 1979, aucun passif avec Israël. Et la majorité des Iraniens ne sont sans doute pas anti-israéliens”, rappelle à BFMTV David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste du Moyen-Orient. Les relations auparavant plutôt neutres basculent en 1979. Cette année-là, la révolution de l’ayatollah Rouhollah Khomeini a raison du shah. Le Guide suprême fonde la république islamique et désigne les États-Unis comme étant “le grand Satan”. Ce qui fait d’Israël “le petit Satan”. Les deux États deviennent ainsi les ennemis de Téhéran, au nom du rejet de l’impérialisme et de l’Occident.
À partir de là, les deux pays ne cachent pas leur animosité. Mais avant le 13 avril 2024, ils n’avaient jamais engagé de guerre ouverte. Auparavant, Téhéran et l’État hébreux multipliaient les actions l’un envers l’autre, et ce, sans avouer leur implication.