D’une prison de Dakar au palais présidentiel. Bassirou Diomaye Faye, candidat de l’opposition, a remporté l’élection du dimanche 24 mars. Il lui aura suffi d’un unique tour pour s’imposer. Amadou Ba, candidat de la coalition au pouvoir, a reconnu sa défaite sans attendre les résultats officiels, indique Jeune Afrique. Dès le lendemain, “au regard des tendances des résultats de l’élection présidentielle et en attendant la proclamation officielle”, il a félicité “le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye pour sa victoire dès le premier tour. Je prie le Tout-Puissant de lui accorder l’énergie et la force nécessaires pour assumer cette haute fonction à la tête de notre pays”, a-t-il ajouté.
Devant la presse et des militants, l’ancien bras droit de Macky Sall a déclaré : “Le Sénégal vient une fois de plus de démontrer au monde la maturité et la vitalité de son modèle démocratique.” Le président sortant a choisi X (ex-Twitter) pour saluer “le bon déroulement de l’élection présidentielle” et féliciter “le vainqueur, M. Bassirou Diomaye Faye, que les tendances donnent gagnant […]. C’est la victoire de la démocratie sénégalaise”.
Vers un score de 57 %
Dès dimanche soir, des scènes de liesse ont été observées dans les rues de Dakar et d’autres grandes villes du pays. Les soutiens du binôme formé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, principal leader de l’opposition dont la candidature a été retoquée par le Conseil constitutionnel, ont manifesté leur joie en voyant que le dépouillement donnait gagnant le secrétaire général du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). Un parti dissous par le pouvoir en juillet dernier.
Plusieurs médias sénégalais estiment à 57 % le score obtenu par l’inspecteur des impôts, contre 31 % pour l’ex-ministre des Finances, qui a lui aussi été inspecteur des impôts. Devant des centaines de sympathisants, Bassirou Diomaye Faye a “remercié le peuple sénégalais pour cette grande mobilisation, et tous ceux qui ont voulu nous accorder leurs suffrages. Demain à midi, je reviendrai ici pour vous donner une appréciation définitive. Je voudrais vous dire que je suis très attaché à la République et à l’État de droit, ce qui fait que je ne me prononce pas sans avoir tous les éléments”.