À l’heure où l’administration américaine a rayé d’un trait de plume son soutien à l’USAID, où la France cherche à rééquilibrer son budget en taillant dans les dépenses sociales, où les Français frappés par l’inflation sont obligés de rogner sur leurs dons, rappelons combien la vie associative est essentielle à notre société, car elle porte les plus belles valeurs de la République.
Libérés des lois du marché, organisés en groupes non hiérarchiques et solidaires des plus vulnérables, les acteurs associatifs vivent la démocratie en direct, beaucoup mieux que le monde de l’entreprise, de l’administration, ou même celui de nos élus. Ils sont un contre-pouvoir nécessaire et si puissant qu’ils font peur aux autocrates qui cherchent à les museler. Ils constituent une force citoyenne trop peu reconnue. Lorsqu’on sait qu’il existe en France un million et demi d’associations qui vivent grâce à deux millions de salariés et douze millions de bénévoles, on mesure l’enjeu économique et social que représentent les associations.
La mobilisation des protestants s’est faite très tôt en faveur des pauvres, non en tant que gage de salut mais comme témoignage de la foi en Jésus-Christ. La Croix-Rouge, le scoutisme unioniste, la Cimade, l’Armée du Salut, Jeunes Femmes et tant d’autres ont été des associations pionnières de la solidarité. Aujourd’hui, nous y participons largement grâce à la diaconie mais nous sommes aussi nombreux dans les associations laïques en tant que membres actifs, bénévoles occasionnels ou donateurs réguliers. Le désengagement public actuel doit nous pousser à intensifier notre propre engagement, avec un triple effet : vivre notre foi, apporter une aide efficace à ceux qui en ont le plus besoin et renforcer les liens sociaux et la citoyenneté.
Joëlle Nicolas, médecin, membre de l’association de solidarité internationale L’Appel, pour « L’œil de Réforme »