Contre toute logique Trump a gagné les élections présidentielles américaines. Et il l’a fait largement, en emportant le vote populaire, la majorité au Sénat pour les Républicains et leur contrôle de la Chambre des représentants. Autrement dit, il aura tous les pouvoirs pendant au moins les deux prochaines années, le premier étant de s’autoamnistier pour tous les crimes fédéraux pour lesquels il est poursuivi.

Une majorité d’Américains a donc voté pour un individu multi condamné et multi inculpé, et c’est l’auteur d’un coup d’État dans son propre pays – la tentative d’assaut contre le Capitole – qui va donc devenir le prochain président des États-Unis d’Amérique, la plus grande démocratie dans le monde.

Qu’est-ce que cela signifie ?

Tout d’abord que cette démocratie est bien malade, puisqu’elle accepte d’être dirigée par un repris de justice aux tendances fascisantes avouées. Les arguments logiques, les faits eux-mêmes sont balayés par des électeurs pour qui la vérité n’a plus d’importance. On peut considérer que ces électeurs trumpistes sont des « red necks » incultes, issus de l’Amérique profonde rurale et conservatrice. Mais pas seulement. Ce vote est aussi un vote anti-élites, anti bobo-wokistes-bien-pensants représentés par les Démocrates. Face à ce ras-le-bol d’électeurs se sentant oubliés, le slogan de Trump s’adressant à la majorité, « Make America great again », a fait mouche.

Nous aurions tort de considérer que cette leçon américaine ne peut se produire en France. Les dernières élections peuvent aussi être analysées à cette aune : un vote pour les extrêmes d’électeurs se sentant abandonnés et méprisés par les élites. Et la prochaine élection présidentielle en France risque fort, pour les mêmes raisons, d’amener au pouvoir une Trump française.

 Charles-Henri Malécot, chef d’entreprise, pour « L’œil de Réforme »

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